En 1975, le Portugal quitte ses colonies africaines. La date de l’indépendance de l’Angola est fixée au 11 novembre. Deux mouvements se disputent le pouvoir : le MPLA d’obédience communiste et l’UNITA soutenue par les Américains.
Journaliste à l’agence de presse polonaise, Ryszard Kapuściński est envoyé sur place.
Valse avec Bachir a inauguré un style : celui du film documentaire d’animation. Chris the Swiss et Le Procès contre Mandela et les autres, sortis l’an passé, reposaient sur le même procédé : raconter un événement en interviewant les survivants et en ressuscitant le passé à l’aide, non pas d’images d’archives ou de reconstitutions artificielles, mais d’images animées. Le procédé confère au réalisateur une liberté immense, en lui permettant, comme l’avait d’ailleurs fait ces trois précédents films et comme ne l’auraient pas permis des images filmées, d’ajouter une dimension onirique voire psychédélique à cette reconstitution.
Si la forme adoptée par Another Day of Life n’est donc pas inédite, le sujet qu’il traite l’est. La guerre d’indépendance d’Angola n’est guère documentée – sinon par les romans autobiographiques de António Lobo Antunes dont la correspondance avec sa femme a été portée à l’écran en 2017 (Lettres de la guerre). Another Day of Life est l’adaptation d’un récit du journaliste Ryszard Kapuściński qui a atteint une renommée mondiale grâce à un recueil des reportages qu’il a effectués en Afrique pendant trois décennies (Ébène, 1998).
Another Day of Life décrit les jours qui ont précédé l’indépendance du 11 novembre 1975. Il raconte le reportage effectué par Kapuściński sur le front Sud où le commandant Farrusco tient tête aux colonnes sud-africaines. Il montre comment la guerre civile entre le MPLA et l’UNITA s’est développée en un conflit international, une proxy war opposant les États-Unis et l’URSS via leurs alliés sud-africain et cubain. Another Day of Life a toutefois un défaut assumé : il montre les choses du seul point de vue du MPLA et tourne parfois au film de propagande.