Dans les années trente, Laurel & Hardy atteignirent l’apogée de leur gloire, éclipsant Charlie Chaplin et Harold Lloyd. Mais, après la guerre, le duo vieillissant n’est plus que l’ombre de lui-même. En 1953, il entreprend une tournée en Grande-Bretagne en attendant de trouver le financement pour un dernier film.
Un nouveau biopic ? Hélas oui dira-t-on. Le filon semble inépuisable. Et il n’est pas une seule célébrité du vingtième siècle qui tôt ou tard ne se verra consacrer son biopic hollywoodien de Winston Churcill à Freddy Mercury, de la reine d’Angleterre à Steve Jobs, de Colette à Pablo Escobar.
Stan & Ollie ne déroge pas à la règle, mais choisit un angle d’attaque inhabituel. Il aurait pu se concentrer sur la rencontre des deux humoristes, leur succès grandissant, la gloire et l’inexorable déclin. Il choisit de se focaliser sur la fin de leurs vies. C’est l’heure des bilans et des regrets : le succès n’est plus là, les rancœurs se sont accumulées, la santé est déclinante.
Stan & Ollie accumule tous les défauts du biopic hollywoodien : mise en scène sans relief, décors et costumes fleurant la naphtaline, acteurs exagérément grimés pour forcer la ressemblance avec les personnages qu’ils sont censés interpréter. Si bien qu’au bout d’une demie-heure, plusieurs spectateurs exaspérés quittent bruyamment la salle.
Pour autant, Stan & Ollie ne mérite pas tant d’opprobre. Il creuse une veine originale : celle de la bromance cafardeuse. Stan & Ollie n’est pas un film comique même s’il est l’occasion de revoir quelques uns des sketches à la drôlerie poétique presque surréaliste des deux humoristes. C’est plutôt un film triste sur l’amitié indéfectible de deux hommes au crépuscule de leur vie.