Raoul Taburin (Benoît Poelvoorde) est réparateur de vélos à Saint-Céron. Il est si doué dans son travail qu’on ne dit plus un vélo mais un « taburin ». Mais, depuis sa prime enfance, il cache un inavouable secret : il ne sait pas monter à vélo. Il a réussi à le dissimuler à son père (Grégory Gadebois), à une première fiancée puis à Madeleine (Aurore Clément).
Mais quand Hervé Figougne (Édouard Baer), le célèbre photographe, arrive dans le village et décide de photographier Raoul Taburin sur sa bicyclette, il n’a plus d’échappatoire.
Sempé ne s’en cache pas : l’adaptation racoleuse de son Petit Nicolas en 2009, pas plus que sa suite, Les Vacances du petit Nicolas en 2014, n’ont été à son goût. Au contraire, ce Raoul Taburin [a un secret] ne trahit pas l’auteur du roman graphique publié en 1995 chez Denoël. Il en a la poésie, la délicatesse, l’humour tendre.
Pour autant, adapter Sempé ne va pas de soi. Ses romans sans parole passent difficilement au cinéma. Pierre Godeau s’en sort en surajoutant la voix off de Benoît Poelvoorde, parfois encombrante. Autre défi : les décors. Raoul Taburin a pour cadre un petit village drômois hors du temps, une communauté villageoise utopique que ne traverse aucun fracture sociale ou ethnique au risque de friser parfois le clip Chasse, pêche, nature et traditions.
Mais le principal défaut de Raoul Taburin n’est pas dans cette omniprésente voix off ou dans ces décors surannés. Il est dans une trame trop pauvre pour nourrir tout un film. Pourtant, ses thèmes sont riches : le mensonge et le désir de s’en libérer, la honte et la difficulté à la dépasser. Mais très vite l’enjeu de Raoul Taburin se résume à une seule question : pas tant de savoir si le mythomane malgré lui révèlera la vérité – car on comprend rapidement qu’il n’a pas d’autre issue – mais comment il y parviendra.
Si les films gentillets, sans sexe ni violence, ont votre indulgence, si les pitreries de Benoît Poelvoorde et les grimaces d’Edouard Baer ne vous horripilent pas, si vous aimez la France éternelle façon Les Choristes ou La Guerre des boutons, vous vous laisserez séduire par Raoul Taburin. Sinon….
La seule bande annonce peine à éveiller l’intérêt !
Je me suis rarement autant ennuyé durant la projection.Comment y trouver de l’intérêt à ce film médiocre , faute d’un sujet emballant , et puis c’est gnan gnan !! Film qu’on peut ne pas voir…
Bien dit ! J’avais écrit « gentillet ». « Gnan gnan » aurait été tout aussi approprié !