Depuis près de quarante ans, Maguy Marin occupe une place bien à elle dans la danse contemporaine française. Formée à Bruxelles par Maurice Béjart, elle dirige le Centre chorégraphique national de Créteil puis de Lyon.
Son style s’inspire de la Tanztheater de Pina Bausch.
Fille d’immigrés espagnols, elle a sa vie durant pratiqué une forme d’art engagé. Sa danse est le reflet de son époque et le documentaire que lui consacre son fils Daniel Mambouch, né en 1981, qui a passé son enfance avec sa mère dans les coulisses des théâtres et qui joue désormais dans sa compagnie, est l’occasion de revisiter l’histoire contemporaine.
Il a pour fil directeur May B, une pièce pour dix interprètes grimés d’argile inspirée des textes de Samuel Beckett.
La danse est un art profondément cinématographique. Art visuel, art cinétique, la danse n’est jamais mieux représentée que par l’œil de la caméra. Aussi ne s’étonnera-t-on pas que de nombreux documentaires lui soient consacrés. Avant ou après sa mort, Pina Bausch en a eu son lot : Les Rêves dansants en 2010, Pina de Wim Wenders filmé en 3D en 2011. Le ballet de l’Opéra de Paris a eu aussi les siens : sous l’œil du grand documentariste américain Frederick Wiseman (La Danse, le ballet de l’Opéra de Paris en 2009) ou sous ceux de Thierry Demaizière et Alban Teurlai (Relève en 2017).
Le documentaire de Daniel Mambouch ne révolutionnera pas le genre. Son originalité tient à l’identité de son réalisateur et à son lien avec son sujet. Maguy Marin : l’urgence d’agir montre autant une chorégraphe qu’une femme. Il enchantera les amateurs de danse contemporaine. Il émouvra les fils et les mères.