Alice Tarpan a seize ans. Elle est la fille adoptive de Bogdana qui n’a jamais pu avoir d’enfant et qui est divorcée.
Alice est une adolescente turbulente qui fait volontiers l’école buissonnière et qui mène la vie dure à sa mère.
Alice tombe enceinte. Sa mère l’apprend et l’incite à avorter. Mais, par pur esprit de contradiction, l’adolescente déclare qu’elle veut garder l’enfant.
La Nouvelle Vague roumaine nous a habitués depuis le magistral 4 mois, 3 semaines, 2 jours, Palme d’or en 2007 à des drames naturalistes bouleversants et perturbants. Cristian Mungiu (Baccalauréat), Cristi Puiu (Sieranevada), Corneliu Porumboiu (Le Trésor, Football infini), Calin Peter Netzer (Mère et fils), Radu Jude (« Peu m’importe si l’Histoire nous considère comme des barbares »), Adrian Sitaru (Illégitime, Fixeur), Alexander Nanau (Toto et ses sœurs) en sont les porte-drapeau.
Le sixième fils de Radu Muntean est un peu moins noir que ceux de ses collègues. La grossesse de la jeune Alice ne se finira pas dans le sang, la douleur et les larmes. Elle sera plutôt l’occasion d’un bras de fer entre l’adolescente et sa mère et d’un rapprochement hélas bien mièvre que sauve un épilogue surprenant.
D’ailleurs Bucarest n’est pas filmée comme on la voit souvent l’hiver, sous la neige et la pluie, la grisaille et le froid. Sous la caméra de Radu Muntean, c’est une ville estivale et riante. Quand le film s’en échappe, c’est pour les bords ensoleillés de la Mer noire. Telle est la tonalité de Alice T. : non pas les drames de la vie mais les affres de l’adolescence. Ce que le film gagne en légèreté, il le perd hélas en intérêt. Car, aussi inspirée que soit la jeune Andra Guti, enfant poupine à la chevelure écarlate, Léopard de la meilleure interprétation féminine au dernier festival de Locarno, ses fanfaronnades et ses atermoiements deviennent vite irritants.
Adrian Sitaru?