José Monteiro (Nicolas Duvauchelle) et Maxime Charasse (Raphaël Personnaz) sont amis d’enfance. José est fils d’immigrés espagnols ; Maxime est né dans les beaux quartiers. Mais leur amitié a eu raison jusqu’à présent de leurs différences de classes. José et Maxime n’en peuvent plus de l’autoritarisme de Eddy Laffont (Frédéric Pierrot), l’associé majoritaire de leur société de BTP, qui les a formés, qui leur a donné de plus en plus de responsabilités, mais qui se refuse à passer la main. Poussés à bout, ils complotent à sa perte et recrutent un homme de main, Moïse (Roschdy Zem).
On connaît bien l’acteur Roschdy Zem qui, depuis une vingtaine d’années, a su imposer son jeu physique, comme tête d’affiche ou second rôle (il partagera fin août avec Léa Seydoux et Sara Forestier l’affiche du prochain film d’Arnaud Desplechin Roubaix, une lumière). On connaît moins le réalisateur qui a pourtant déjà signé quatre films : Mauvaise foi (2006), Omar m’a tuer (2010), Bodybuilder (2013), Chocolat (2016).
Persona non grata est le remake d’un film brésilien sorti en France en 2002. Film noir, poisseux, il aurait pu être tourné sous le crachin des Hauts-de-France ou de la banlieue parisienne. Son action, au contraire, se déroule sur les côtes ensoleillées de l’Occitanie, à un jet de pierre de Montpellier – décrit, sans le nommer, comme un haut-lieu de la corruption d’agents publics.
Roschdy Zem a tourné dans suffisamment de films pour savoir placer sa caméra, diriger ses acteurs, monter avec nervosité un scénario qui se tient. Mais, paradoxalement, il ne s’est pas donné le meilleur rôle en interprétant Moïse, un repris de justice qui vient faire chanter ses commanditaires en se glissant dans le lit de la fille de l’homme qu’il a assassiné. Très vite l’intérêt s’étiole pour cette histoire guère crédible, pour un suspense mou, pour des personnages au destin desquels on ne s’attache pas.