Jean (Louis-Do de Lencquesaing) est un universitaire installé propulsé sur le devant de la scène par sa nomination au Gouvernement au poste de ministre de la famille.
Issu de la meilleure bourgeoisie parisienne, il vit à l’abri du besoin. Mais cette aisance matérielle ne le protège pas des aléas de la vie. Sa femme (Léa Drucker) menace de le quitter. Sa fille aînée (Billie Blain) est en pleine crise d’adolescence. Son frère (Thierry Godard) tourne mal. Sa mère (Marthe Keller) s’est mise en tête de répartir l’héritage familial avant le décès de sa grand-mère. Et sa cousine (Laura Smet), qu’il retrouve à l’occasion des funérailles de leur bonne, exerce sur lui une attirance trouble.
Louis-Do de Lencquesaing est une figure bien connue du cinéma français qu’on a croisée dans une multitude de films où il tenait le premier (Le Père de mes enfants, Francofonia) ou, plus souvent, un deuxième rôle (La Danseuse, Un peuple et son roi, L’amour est une fête…). Il était passé une première fois derrière la caméra en 2012 avec Au galop, où il se mettait en scène avec sa propre fille, Alice de Lencquesaing, et Marthe Keller, déjà, dans le rôle de sa mère.
Il récidive sept ans plus tard dans un film qu’on devine en partie autobiographique. Si son patronyme à particule et son prénom peu commun ne le trahissaient pas, Louis-Do de Lencquesaing est issu des meilleurs quartiers (il a fait sa scolarité à « Franklin ») et ne s’en cache pas. On le voit dans La Sainte Famille vouvoyer sa mère et être vouvoyé par elle.
Les petits drames de ce milieu là (faut-il vendre le château familial ? la grand-mère a-t-elle couché avec le garde-chasse ?) feraient ricaner L’Humanité – qui n’en a pas publié de critique. Ils enchantent Le Figaro et Closer.
Si Louis-Do de Lencquesaing réussit paradoxalement à éviter l’égocentrisme en se filmant dans chaque plan, il n’évite pas la banalité avec cette chronique douce-amère. Son principal défaut : avoir bombardé son héros au Gouvernement, un choix de scénario hasardeux qui n’est bizarrement pas utilisé. Sa principale qualité : sa scène finale d’une humble humanité.