Une femme meurt dans un accident de voiture sur une route verglacée d’Islande. Son mari, inspecteur de police, est effondré. Placé en congé d’office le temps de faire son deuil, il s’abîme dans la rénovation d’une maison destinée à accueillir sa fille unique, son beau-fils et leur enfant. Il découvre bientôt que sa femme a eu une liaison avant sa mort. Son amant est un voisin avec lequel il joue régulièrement au football. Il développe pour lui une haine meurtrière.
L’Islande est une île quasi-désertique deux cent fois moins peuplée que la France. Cela ne l’empêche pas de posséder une tradition cinématographique que beaucoup de pays plus peuplés lui envient. Baltasar Kormákur (Survivre, Jar City), Dagur Kári (L’Histoire du géant timide, Dark Horse), Grímur Hákonarson (Mjólk, La Guerre du lait, Béliers), Hafsteinn Gunnar Sigurðsson (Under the tree), Rúnar Rúnarsson (Echo) sont les réalisateurs islandais plus réputés. Hlynur Palmason n’est pas un nouveau venu qui s’était fait connaître il y a deux ans avec Winter Brothers, primé à Locarno.
On retrouve dans le second film de ce plasticien son goût pour le formalisme, le souci qu’il apporte à la musique et à l’image. Les deux premières scènes donnent le la qui suit, pour la première, une voiture dans la brume, et montre, pour la seconde, les lents progrès de la construction d’une maison filmée au rythme des saisons.
L’atmosphère dans laquelle baigne Un jour si blanc est envoûtante. Le film hélas ne l’est pas autant qui, bien vite, fait du surplace. Ingvar Eggert Sigurðsson a beau livrer une interprétation habitée (qui lui a valu le prix Louis Roederer de la meilleure révélation à Cannes l’an dernier), le spectateur se désintéresse bientôt des obsessions qui le hantent.