Indianara est une militante brésilienne transsexuelle. Elle se bat pour les droits des LGBT. Elle a fondé la Casa Nem qui accueille à Rio les plus démuni.e.s. Aude Chevalier-Beaumel, une documentariste française, l’a rencontrée en 2014 au Brésil. Elle l’a suivie pendant deux ans, durant la présidence de Michel Temer dont le gouvernement rogne sur le droit des minorités et au moment de la victoire de Jair Bolsonaro à l’élection présidentielle d’octobre 2018.
Présenté à l’ACID au Festival de Cannes en 2019, sorti en salles en novembre dernier, Indianara nous fait découvrir une égérie de la cause LGBT, quatre mois à peine après Bixa Travesty sur une autre figure brésilienne transgenre.
L’héroïne en impose, avec sa carrure massive, sa crinière blonde, sa détermination sans faille. On la suit à la Casa Nem, auprès de ses « sœurs » menacées d’éviction, dans des manifestations où elle est la première à se saisir du mégaphone pour entretenir la mémoire de tous les LGBT victimes de crimes odieux. Marielle Branco, la conseillère socialiste dont Indianara est la suppléante à la mairie de Rio, connaîtra d’ailleurs le même sort funeste. On la suit aussi chez elle où elle mène paradoxalement une existence paisible avec son mari Mauricio et ses chiens.
Le sujet est brûlant qui nous fait comprendre les menaces qui pèsent sur cette communauté discriminée dans un pays flirtant avec l’extrémisme. Mais, murée dans sa posture de « Marianne des transgenres », Indianara ne brise pas l’armure et ne nous émeut pas.