L’Argentine n’a pas légalisé l’IVG. Une femme y meurt chaque semaine des suites d’un avortement clandestin.
Un projet de loi y a été adopté à la Chambre basse en 2018. Il doit encore recueillir l’aval du Sénat pour entrer en vigueur. Les groupes d’opinion s’affrontent : d’un côté les pro-life avec leurs bandanas bleus, de l’autre les pro-IVG, leurs bandanas verts et leur cri de ralliement : Que Sea Ley (« que ce soit une loi »)
Tendu par le suspense du vote imminent, le documentaire de Juan Solanas recueille le témoignage, souvent déchirant, des femmes obligées d’avorter dans des conditions sordides.
Ces histoires sont bouleversantes et choquantes. Celle de Ana Maria Acevedo, dix neuf ans à peine et déjà trois enfants, atteinte d’un cancer, laissée sans soin pour protéger son foetus lequel mourut le lendemain de sa naissance. Celle de cette prostituée, mise enceinte par un docteur marié et père de famille, qui fera ensuite jouer sa clause de conscience pour lui refuser l’avortement thérapeutique auquel la loi lui donne droit.
Il est des sujets dont le thème inspire un respect spontané. Femmes d’Argentine est de ceux-là. Pour autant, aussi noble soit la cause qu’il défend, Femmes d’Argentine ne brille guère par sa réalisation très plate qui ne justifiait pas sa sortie en salles.