Eggsy (Taron Eggerton), le jeune Londonien sorti du ruisseau par l’élégant Harry Hart (Colin Forth), lui a succédé au sein de Kingsman, un club britannique très secret chargé de défendre la paix dans le monde.
Mais depuis sa base secrète, la machiavélique Poppy Adams (Julianne Moore) a conçu un plan monstrueux. Pour l’arrêter, Kingsman devra se rapprocher de ses cousins d’Amérique.
Kingsman, la suite. Le premier opus était rafraichissant : une parodie de James Bond chorégraphiée comme un wu xia pan. Son succès a entraîné, hélas, le lancement d’une suite. Mais les ingrédients qui avaient contribué au succès du premier film ne fonctionnent plus dans le deuxième. Il reposait sur un ressort simple : le choc de deux cultures, celle très Saville Row de Colin Firth avec celle, plus cockney, de Taron Egerton. Il utilisait une recette qui a fait ses preuves : le recrutement d’un nouvel agent et les différentes épreuves initiatiques qu’il doit franchir.
Rien de tel n’est possible dans le deuxième tome. Taron Egerton a déjà été recruté. La kaïra de banlieue s’est déjà transformée en élégant 007 – et s’est même fiancée avec une bombissime princesse suédoise. Pour faire fonctionner le scénario, il faut trouver autre chose. Le réalisateur est allé le chercher au fond du Cambodge (suscitant le courroux du royaume khmer et la censure du film dans ce pays) avec une méchante hors pair : Julianne Moore s’en donne à cœur joie dans le rôle d’une baronne de la drogue affublée de quelques gadgets aussi high tech que meurtriers (des dogues cybernétiques, un hachoir géant, une pandémie mondiale… et Elton John dans son propre rôle). Chacune de ses apparitions est hilarante. Mais cela ne suffit pas à maintenir l’intérêt pendant plus de deux heures.
Kingsman 2 a coûté cent millions de dollars. Il en a rapporté trois fois plus. Une suite est déjà prévue. Hélas.