Quatre ans ont passé depuis la pandémie qui a dévasté la péninsule coréenne et dont quelques rares survivants seulement ont réussi à s’échapper, par train ou par mer.
Parmi ceux ci, un ancien officier de l’armée coréenne végète à Hong Kong en tentant d’oublier en vain la mort de sa sœur et de son neveu. Un gang de mafieux chinois le recrute avec trois comparses pour une mission risquée : retourner en Corée pour y récupérer une camionnette remplie de billets de banque.
Arrivée sur place, l’escouade fait de surprenantes rencontres : une horde de militaires dégénérés, une veuve courageuse, ses deux filles et leur grand-père…
Dernier Train pour Busan fut, de l’avis général, un film exceptionnel. Peninsula est en train de devenir, au terme d’un arrêt tout aussi radical rendu par ce même tribunal populaire un bide retentissant. Tant pis pour ses distributeurs qui, après bien des hésitations, décidèrent de maintenir malgré le couvre-feu sa sortie à la date prévue et tant pis pour les exploitants qui ne doivent pas escompter de ses spectateurs aux abonnés absents qu’il ramène les foules en salles.
Ce double jugement appelle deux mises au point. Dernier Train pour Busan n’était peut-être pas si bien que ça et Peninsula pas si mauvais.
Dans un cas comme dans l’autre, les neurones ne sont pas très sollicités. Dans un cas comme dans l’autre, on en prend plein les mirettes avec des scènes d’action aux effets spéciaux trop voyants filmées comme de vulgaires jeux vidéo.
Leur scénario n’est pas sans point commun qui convoque à chaque fois une bande de personnages suffisamment nombreuse pour en sacrifier une bonne partie. Dans Peninsula, on a 4 membres de l’escouade + 4 membres de la petite famille (la veuve, ses deux filles et le grand-père). Combien survivront ? Si j’étais vous, je ne parierais pas sur le grand-père…
Avec son intrigue dans un train fou, Dernier Train pour Busan louchait du côté de Snowpiercer. Peninsula regarde plutôt du côté de Mad Max : le III avec ses jeux du cirque, le IV avec ses courses-poursuites.
Peninsula s’achève dans un déluge pyrotechnique de bons sentiments. Le public coréen lui a fait un triomphe. En France, il n’aura convaincu que les mordus du genre.