En 2086, la population mondiale a été décimée par une épidémie qui a asséché les sols et pollué les eaux. Une poignée d’humains a survécu parmi lesquels Kal qui, après la mort de sa sœur, quitte Paris pour Bologne en Italie. Il y retrouve dans les ruines de la cinémathèque, un vieil amoureux du cinéma (Nick Nolte) qui possède encore quelques bobines de films et qui incite Kal à fabriquer une caméra pour immortaliser la vie qui s’en va. Ensemble, ils se rendent près d’Athènes et y découvrent la dernière communauté humaine.
J’ai toujours aimé les films post-apocalyptiques, les uchronies qu’ils envisagent (que deviendrait notre monde après une catastrophe planétaire ?), les drames poignants qu’ils permettent de concrétiser (quelle pulsion de vie nous animerait encore si nous étions le dernier humain sur terre ?). Dans ce genre là, mes films préférés sont, sans surprise, Mad Max (même si le tout dernier ne m’a pas autant enchanté que le tout premier), La Route, adapté du chef d’œuvre de Cormac McCarthy, et Les Fils de l’homme.
En 2020, Last Words sort à pic qui imagine qu’un méchant virus attaquant le système respiratoire aurait décimé l’essentiel de l’humanité. Pourtant, son projet est bien antérieur au Covid. Il est adapté d’un roman de Santiago Amigorena publié en 2015.
Last Words emprunte son esthétique à Mad Max : paysages désertiques, personnages loqueteux ; mais ce n’est pas un film d’action avec son lot de course-poursuites et de zombies cannibales. Last Words se veut plutôt un conte philosophique, une réflexion sur la capacité du cinéma et des images à créer du lien social.
Son casting est un mélange cosmopolite d’acteurs de toutes origines qui déambulent en guenilles, comme des âmes en peine, dans les ruines de Paestum : un jeun Gambien dans le rôle principal, un Américain (Nick Nolte), un Suédois (Stellan Skarsgård), une Française (Charlotte Rampling), une Italienne (Alba Rohrwacher), une Anglaise (Maryam d’Abo qui fut jadis une oubliable James Bond girl aux côtés de Timothy Dalton)…
La conclusion du film est pessimiste. Elle résonne peut-être avec l’expérience du réalisateur, Jonathan Nossiter, venu du documentaire (on lui doit l’excellent Mondovino), reconverti à l’agriculture biologique en Italie. Il semble être arrivé à la conclusion que le cinéma ne sert à rien. Bien triste constat….