Antonio LeBlanc (Justin Chon) a été abandonné à sa naissance en Corée. Il a été adopté et a grandi en Louisiane. Il a épousé Kathy (Alicia Vikander), une infirmière dont il attend un enfant et prend soin de Jessie, l’enfant que Kathy a eu avec Ace, un policier, dont elle s’est brutalement séparée. Antonio a eu une enfance difficile, s’est laissé embringuer par quelques amis dans des vols à la tire et a eu maille à partir avec la justice. Tout est rentré dans l’ordre depuis son mariage avec Kathy grâce à son travail de tatoueur. Mais, après une altercation avec les forces de l’ordre, provoquée par Ace, Antonio apprend que ses papiers ne sont pas en règle et qu’il est sous la menace d’une expulsion vers la Corée.
Il faudrait avoir un cœur de pierre pour ne pas être ému par Antonio LeBlanc, son patronyme en pied-de-nez et sa tragique histoire. Blue Bayou brasse des thèmes intimidants : la perte de ses racines, l’abandon, la filiation et la paternité, le couple, l’iniquité des lois d’immigration aux Etats-Unis, la bêtise et le racisme des forces de l’ordre… Il en rajoute une couche avec le personnage de Parker Nguyen, une immigrée vietnamienne qui se meurt d’un cancer.
C’est beaucoup. C’est sans doute trop. Et la coupe, déjà bien pleine, déborde dans son dernier quart, interminable (le film dure près de deux heures), qui réussit à nous montrer successivement les cinq fins alternatives que Blue Bayou aurait pu avoir.