After Love ★☆☆☆

Mary (Joanna Scanlan) est anglaise. Elle est tombée très jeune, dans les années 70, amoureuse de Ahmed, un immigré pakistanais. Elle s’est convertie à l’Islam pour l’épouser et aura vécu quarante ans avec lui, formant un couple uni et heureux. Ahmed, capitaine de ferry, fait l’aller-retour chaque jour entre Douvres et Calais. Un soir, il décède brutalement à son domicile.
En rangeant ses papiers, Mary découvre qu’Ahmed avait une maîtresse à Calais, une Française prénommée Geneviève (Nathalie Richard). Elle décide de franchir la Manche pour la rencontrer. Mais leur rencontre, construite autour d’un malentendu, prendra un tour inattendu.

After Love raconte une histoire originale. Son sujet pourrait prêter au vaudeville : une femme trompée découvre la double vie de son mari. Mais tel n’est pas le registre d’After Love, un film dont je n’ai pas compris le titre : je n’ai pas compris que Mary – ou Geneviève – avait cessé d’aimer Ahmed. After Life m’aurait semblé, en toute rigueur, plus approprié. Quelque chose a dû m’échapper.

After Love voudrait embrasser plusieurs sujets : le fossé interculturel entre Musulmans et non-Musulmans, entre Anglais et Français, la blessure intime d’une femme qui découvre la duplicité de son mari, l’amour d’une mère pour son fils, celui d’un fils pour son père…. Un seul de ces sujets, diablement ambitieux, aurait suffi à nourrir tout un film. Du coup After Love s’éparpille et cède au défaut du survol trop hâtif.

C’est d’autant plus dommage que le personnage de Mary, caché derrière son tchador, remarquablement interprété par Joanna Scanlan, est spontanément sympathique. On partage immédiatement son chagrin au décès de son époux (ses funérailles sont l’occasion du plus beau plan du film où l’on voit Mary, silencieuse, pétrifiée par le chagrin, dans un tchador blanc, entourée des proches du défunt), sa surprise et sa colère à la découverte de la double vie d’Ahmed et sa curiosité embarrassée quand elle décide de se rendre à Calais. Mais la seconde partie du film, une fois son dispositif mis en place et ses ressorts dévoilés, est trop besogneuse pour nous convaincre et nous toucher.

La bande-annonce

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