Avant d’être interné dans un centre de redressement pour jeunes délinquants, Siggi Jepsen passa son enfance avec sa famille dans le nord de l’Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale. Son père, Jens Ole Jepsen, un homme inflexible, guidé par le respect aveugle de la discipline, y dirigeait le minuscule poste de police. Son père avait un ami d’enfance, le peintre expressionniste Max Ludwig Nansen, dont les œuvres avaient été interdites par le régime nazi.
La Leçon d’allemand est d’abord un roman écrit à la fin des années soixante et bientôt devenu un classique de la littérature allemande, même s’il n’est guère connu hors des frontières. Une première adaptation en fut filmée pour la télévision en 1970. Christian Schwochow, qui avait déjà tourné en 2016 dans les mêmes paysages du Schleswig-Holstein une biographie de Paula Modersohn-Becker, s’est donné les moyens d’une adaptation léchée pour le cinéma. Sortie en octobre 2019 en Allemagne, elle a mis plus de deux ans à franchir le Rhin.
La Leçon d’allemand rappelle irrépressiblement Le Tambour. Le roman de Günter Grass avait été écrit en 1959. Son adaptation par Volker Schlöndorff, auréolée de la Palme d’Or, était sortie en 1979. Il racontait, comme La Leçon d’allemand après lui, la chape de plomb du nazisme à travers les yeux d’un enfant.
La Leçon d’allemand le fait dans les paysages sublimes de la mer du Nord, à l’extrême nord du Danemark. C’est le principal atout d’un film qui, hélas, pour le reste, ploie sous un académisme hors d’âge.