L’Hypothèse démocratique se penche sur une page méconnue de notre histoire politique : la lutte pour l’indépendance basque de l’ETA, fondée en 1958 en plein franquisme, jusqu’à son auto-dissolution en 2018.
Il le fait en donnant longuement la parole aux principaux leaders de l’organisation qui témoignent pour la première fois à visage découvert.
L’Hypothèse démocratique permet d’entendre, ce qui n’est guère fréquent, cette étrange langue basque, aux origines mystérieuses, dont on dit parfois qu’elle est la plus vieille d’Europe.
Il est aussi l’occasion de réunir, dans un exemple rare de réconciliation, deux femmes : le père de la première a été tué par les GAL, ces milices espagnoles anti-indépendantistes, à Bayonne, le mari de la seconde était un policier espagnol assassiné par l’ETA.
Mais pour le reste, L’Hypothèse démocratique – dont rien n’éclaire le titre trop abstrait – gâche un sujet en or.
Il le gâche de trois façons. D’abord par sa durée anormalement obèse et que rien ne justifie : ce documentaire de 2h20 aurait été autrement plus percutant amputé d’une bonne heure.
Ensuite par son montage paresseux : des interviews trop longues sont chichement entrecoupées d’images d’archives trop rares qui ne permettent pas de comprendre la lutte indépendantiste, ses objectifs et les raisons pour lesquelles l’ETA a finalement déposé les armes
Enfin, L’Hypothèse démocratique présente le défaut de ne donner la parole qu’à un seul camp. Un seul Espagnol – qui a participé aux négociations de paix – est interviewé. Cette absence de contrechamp nuit à l’objectivité du propos ainsi qu’à son intelligibilité.