Une jeune femme (Sara Giraudeau) est assise sur un banc à Montmartre. Elle a perdu la mémoire et son téléphone portable. Pour l’aider à les retrouver, elle pourra compter sur Sonia (Sarah Succo), une collègue de travail, et Moby Dick, un Géo Trouvetou de l’informatique (Pierre Deladonchamps)
Murielle Magellan adapte la BD de Pénélope Bagieu et Boulet. Elle en conserve la poésie et la drôlerie. Elle a l’idée de génie d’en confier le rôle principal à Sara Giraudeau dont les mimiques de clown triste et la silhouette lunaire collent parfaitement au personnage.
L’idée de départ est riche en potentiel comique. C’est la partie la plus drôle du film. Comment l’héroïne va-t-elle retrouver son nom ? son adresse ? le digicode de son entrée ? le mot de passe de son ordinateur ? Où ira-t-elle travailler le lendemain et que dira-t-elle à ses collègues ? Comment se comportera-t-elle face à son amant (Grégoire Ludig) dont elle a tout oublié et face auquel elle ne sait plus sur quel pied danser ?
La Page blanche est moins réussi quand il verse dans un discours moralisateur : « on devrait tous perdre la mémoire au moins une fois dans sa vie » histoire de reconsidérer les – fausses – valeurs sur lesquelles on avait jusqu’alors construit sa vie. Car la nouvelle Héloïse – pardon Elodie – découvre l’horrible fille qu’elle était jusqu’alors : superficielle, snob, volage…. et va essayer de refonder sa vie sur d’autres bases plus saines. Cette quête passera par une virée en province sur la trace de ses parents, dont le film aurait pu sans dommage faire l’économie.
La Page blanche n’en reste pas moins un très agréable moment, plein de tendresse et de poésie, un feel good movie qui évite les pièges de la mièvrerie.