À Paris, au milieu des 80ies, Stella (Flavie Delangle) a dix-sept ans. Son père (Benjamin Biolay), machiste et alcoolique, vient de quitter sa mère (Marina Foïs), qui peine à tenir seule le bistro familial.
Stella est élève en classe de terminale au lycée Rodin. Gladys, Elodie, Marion l’entourent de leur amitié chaleureuse. Stella est une élève médiocre qui espère décrocher le bac sans idée claire sur son avenir. Sophia, issue d’un milieu plus favorisé, lui propose de l’accompagner aux Bains-Douches, la boîte à la mode. Elle y découvre le monde de la nuit et André, un danseur dont elle tombe immédiatement amoureuse.
Quatorze ans après Stella, qui racontait, façon Diabolo Menthe, l’entrée en sixième d’une gamine élevée derrière le comptoir du bistro de ses parents, voici la suite de cette autobiographie à peine déguisée de Sylvie Verheyde, née en 1967, dont le tout premier film, Un frère, en 1997, qui avait lancé Emma de Caunes, César du meilleur espoir, m’a laissé un souvenir encore vif. Stella a grandi, tombe amoureuse et passe le bac. Ses parents n’ont guère changé : Benjamin Biolay retrouve le rôle qu’il jouait déjà en 2008, Marina Foïs a remplacé Karine Rocher (à laquelle Sylvie Verheyde a entretemps offert le rôle titre de Madame Claude).
Stella est amoureuse était un film immanquable que Sylvie Verheyde a raté. Le seul reproche qu’il aurait dû essuyer est d’enfoncer un peu trop de portes ouvertes : les débuts de la vie amoureuse d’une lycéenne belle comme un cœur, « on n’est pas sérieux quand on a dix-sept ans », la reconstitution soignée des 80ies avec une bande-son aux petits oignons (Téléphone, Visage, Indeep, Patrick Juvet….), la lente prise de conscience chez Stella de la différence de classe qui sépare ses parents de ceux de ses amies, etc.
Pour rebattus qu’ils soient, tous ces thèmes auraient pu produire un film efficace, comme celui que la bande-annonce, joliment troussée, nous promettait.
Mais hélas, très vite, Stella est amoureuse s’encalmine dans un faux rythme languissant. Les scènes attendues – telle celle où Stella, transfigurée en belle de nuit, entre dans le club célèbre – perdent tout leur charme à force d’être répétées à l’infini. On a vite compris que les copines de Stella sont hyper sympas, que sa mère cache, derrière son brushing hyper laqué, une femme du peuple sachant à peine lire et qu’André, s’il danse divinement bien, n’aura pas la douceur qu’espère l’adolescente.
Stella est amoureuse dure près de deux heures et aurait pu sans préjudice être amputé d’un bon tiers. Flavie Delangle a beau être ravissante, surtout lorsqu’elle coiffe le béret, son inexpressivité sied mieux à un mannequin sur le catwalk qu’au personnage d’un film.