Helga Pato, une éditrice, se voit obligée de placer son mari coprophage dans un asile du nord de l’Espagne. Dans le train qui la ramène à Madrid, elle est assise en face d’un psychiatre, Angel Sanagustin, qui lui raconte l’histoire de l’un de ses patients, Martin Urales de Ubeda.
Au lendemain de la disparition de Prigojine, Les Avantages de voyager en train aurait pu sonner comme une publicité du Kremlin. Le titre est trompeur, dont l’action certes se déroule dans un train en grande vitesse mais dont rien sinon n’évoque les avantages du rail.
Adapté du roman éponyme de Antonio Orejudo publié en 2000, Les Avantages… se présente comme un catalogue psychiatrique des schizophrénies ou des paranoïas les plus délirantes et les plus monstrueuses. Le film est d’ailleurs, à bon droit, interdit aux moins de douze ans, dont les deux premières histoires, convoquent pêle-mêle rudologie, pédophilie, snuff movies et zoophilie.
Mais, au lieu de se borner paresseusement à raconter des histoires à la chaîne, des liens se nouent bientôt qui transforment ces malades successifs en autant de poupées russes dont les récits s’enchâssent, comme l’affiche du film nous l’avait laissé augurer. J’ai lu dans une critique une référence à Engrenages de David Mamet, un film culte que j’avais vu, encore adolescent à sa sortie en 1988 et qui m’avait laissé un souvenir vertigineux. Sans doute le parallèle est-il exagéré, Les Avantages… n’atteignant pas la complexité de ce chef d’oeuvre indépassable – que je n’ose pas revoir de peur de réaliser qu’il a mal vieilli.
Il n’en reste pas moins, à condition d’avoir le cœur bien accroché, un film qui mérite d’être vu et qui témoigne une fois encore, dans cet été où les films espagnols ont, par leur quantité et leur qualité, tenu le haut du pavé (Suro, Les Tournesols sauvages, À contretemps, Francesca et l’amour…) du dynamisme du cinéma ibérique.