Thien habite Saïgon. Sa belle-soeur y meurt dans un accident de scooter laissant derrière elle, un orphelin de cinq ans, Diao. Accompagné de son neveu, Thien ramène la dépouille de sa belle-soeur dans son village natal. Elle y est enterrée dans la religion catholique. Ce voyage est pour Thien l’occasion de se replonger dans son passé.
Auréolé de la Caméra d’or, le prix qui recompense le meilleur premier film de la sélection cannoise, L’Arbre aux papillons d’or bénéficie, pour sa sortie en France d’un accompagnement tout particulier de son distributeur, Nour films, qui a multiplié les avant-premières. Celle à laquelle je me suis rendu était comble. Elle était coorganisée par un ciné-club vietnamien et la salle, à ma grande surprise, était quasi exclusivement remplie de spectateurs de la diaspora heureux de se réunir dans un bruyant bruissement exotique. Sans doute ont-ils retrouvé dans le film des images, des sonorités qu’ils avaient connues ou dont leurs parents leur avaient transmis le souvenir. La charge nostalgique du film était pour moi moins puissante.
Le cinéma vietnamien s’exporte mal. Trần Anh Hùng, un réalisateur né au Vietnam mais réfugié en France où il a fait carrière, avait connu une brève célébrité dans les 90ies avec L’Odeur de la papaye verte, Caméra d’or à Cannes et César de la meilleure première oeuvre, et Cyclo. J’en ai le souvenir de deux films très lents plongés dans la moiteur tropicale. Ce même réalisateur, tournant le dos à tout exotisme indochinois, vient de signer La Passion de Dodin Bouffant avec Juliette Binoche et Benoît Magimel qui sortira sur les écrans en novembre. Ces dernières années, je crois avoir vu un seul film vietnamien, Mekong Stories, au printemps 2016, qui, avec son héroïne déchirée entre deux garçons, louchait du côté de Jules et Jim.
L’Arbre aux papillons d’or dure près de trois heures. J’ai dit souvent les réserves que m’inspiraient de tels formats. Son rythme lent, ses longs travellings ont tôt fait de nous plonger dans une hypnose catatonique. D’autant que le récit mélange bientôt, sans les distinguer clairement, les souvenirs que les assoupissements du héros ressuscitent, et sa vie contemporaine. Certains trouveront l’expérience fascinante. D’autres comme moi piqueront bientôt du nez, ajoutant à la narcolepsie du héros celle du spectateur.
Le résultat est nébuleux, mon manque d’attention m’interdisant un jugement plus radical… ou, pour le dire plus nettement, j’ai tellement dormi que je n’en ai pas vu grand-chose !
Retiré des affaires du monde, Hercule Poirot (Kenneth Branagh) s’est installé dans la Cité des doges. Un policier italien (Riccardo Scamarcio) assure sa protection. Une amie romancière (Tina Fey), pariant sur son cartésianisme et son goût des défis, réussit toutefois à le sortir de sa retraite pour le faire assister, la nuit d’Halloween, à une séance de spiritisme dans un splendide palazzo vénitien où la fille de la propriétaire (Kelly Reilly) a trouvé la mort deux ans plus tôt. Mais la soirée, qui réunit une dizaine de convives, s’achève par la mort de l’un des participants. Refusant d’en imputer la responsabilité aux esprits qui hanteraient cette lugubre demeure, Hercule Poirot mène l’enquête.
Doctorant besogneux en sciences physiques, après avoir échoué en médecine, Benjamin (Vincent lacoste) accepte un remplacement en mathématiques au collège. Ses premiers pas sont difficiles. Il a du mal à se faire respecter de ses élèves et, plus encore, à s’en faire comprendre. mais il peut compter sur l’accueil chaleureux et le soutien de ses collègues du lycée Molière : Meriem (Adèle Exarchopoulos), une autre prof de maths qui a un contact fantastique avec ses élèves, Fouad (William Lebghil), le prof d’anglais sur qui tout glisse, Sandrine (Louise Bourgoin), la prof de SVT psycho-rigide et Pierre (François Cluzet), le vieux prof de français qui leur sert à tous de grand frère ou de parrain.
Quand ses producteurs lui annoncent qu’ils cessent de financer son dernier film, Marc Becker s’enfuit dans les Cévennes chez sa tante Denise (Françoise Lebrun, égérie de Jean Eustache) avec sa monteuse (Blanche Gardin) et son assistante (Frankie Wallach, égérie de EDF) pour en boucler le montage. Mais cette fuite à la campagne exacerbe la créativité débordante du réalisateur, au grand dam de ses proches.
Tamer, Shekel et Safwat sont trois étudiants d’un lycée arabe en Israël qui, comme tous les lycées du pays, s’apprête à fêter avec pompe l’indépendance nationale le 14 mai. Mais si cette date marque pour les Juifs d’Israël l’indépendance, elle marque aussi pour les Arabes la Nakba, la catastrophe qui les a dépossédés de leurs biens et forcés à l’exil. Pour commémorer la Nakba, Safwat voudrait remplacer le drapeau israélien qui orne la façade du lycée par un drapeau palestinien. Tamer, que son histoire familiale a dissuadé de tout engagement politique, n’y est guère favorable. Mais, l’arrivée dans le groupe de Maysaa va le faire changer d’avis.
Querelle (l’acteur américain Brad Davis auréolé du succès de Midnight Express et des Chariots de feu) est un matelot embarqué à bord du Vengeur, un aviso commandé par le lieutenant (sic) Seblon (l’Italien Franco Nero, grand héros de westerns spaghettis). Querelle fait escale à Brest où il retrouve son frère Robert (l’Autrichien Hanno Pöschl). Robert est l’amant de Lysiane (la Française Jeanne Moreau) qui tient un bar, la Feria, avec son mari Nono (l’Allemand Günther Kaufmann).
Anne, la quarantaine, est une redoutable pénaliste, qui défend avec succès des mineurs dans des affaires scabreuses d’agressions sexuelles ou de violences familiales. Elle a épousé Pierre, un homme d’affaires installé, plus âgé qu’elle. Infertile, le couple a adopté deux fillettes indochinoises aujourd’hui âgées de six et sept ans. Pierre avait eu d’un premier lit un garçon, Théo, adolescent difficile, élevé jusqu’alors par sa mère à Genève, qui, pour changer de milieu, emménage avec eux. Les rapports entre Théo et sa belle-mère sont d’abord conflictuels avant de prendre un tour plus complice.
Inès (Louise Bourgoin) élève seule son fils Adam, collégien de quatorze ans. En retard de loyers, menacée d’expulsion dès la fin de la trêve hivernale, elle recherche désespérément un emploi. Elle en trouve un chez Anti-squat, une société qui, sur la base d’un nouveau dispositif législatif, gère des locaux vacants pour du logement ou de l’insertion social, dans l’attente d’une réhabilitation ou d’une vente.
Dans une cité HLM située à la périphérie d’une métropole anonyme (Paris ? Marseille ? Bordeaux ?), un homme, enterre sa mère qui fut longtemps l’épicière du coin. D’autres habitants du quartier, qui vivent de petits trafics, préparent un gros coup : le braquage du van d’un riche prince émirati contenant des valises remplies d’argent liquide.
Estelle Vasseur (Diane Kruiger) est pilote de ligne sur longs-courriers. Elle habite, avec son mari Guillaume (Mathieu Kassovitz), brillant cardiologue, une luxueuse villa sur les hauteurs de Toulon. Il ne manque au couple qu’un enfant pour que leur bonheur soit complet.