Bénies soient les salles d’art et d’essai du Quartier latin qui programment des films qui deviendraient, sans elles, invisibles – et bienheureux les Parisiens qui comme moi peuvent en profiter quitte à faire bisquer les provinciaux qui ne jouissent pas de ce privilège !
À l’occasion de la sortie de Anselm, Écoles Cinéma Club a la bonne idée de programmer un cycle Wim Wenders et de rediffuser la quasi-totalité des films de ce réalisateur allemand bientôt octogénaire en activité depuis plus de cinquante ans.
Wenders était au sommet de sa gloire dans les 80ies lorsqu’il réalisait Paris, Texas, Palme d’or en 1984, et Les Ailes du désir. Adolescent, je faisais à l’époque mon éducation cinéphile et découvrais avec une admiration respectueuse ces films dont j’ai gardé un souvenir étonnamment précis. Je l’ai vu ensuite lentement se retirer du monde, abandonnant la fiction, retrouvant une seconde vie dans le documentaire à partir de Buena Vista Social Club et son succès surprenant.
Cette rétrospective fut pour moi l’occasion de combler quelques lacunes.
Faux mouvement est un des tout premiers films de Wenders. Le scénario est signé de Peter Handke qui s’est très lointainement inspiré des Années d’apprentissage de Wilhelm Meister de Goethe. Comme Alice dans les villes, qui lança la carrière de Wenders, Faux mouvement est un road movie qui traverse l’Allemagne du nord au sud et jette sur elle un regard désabusé. Filmé sous un ciel pluvieux, le film a mal vieilli et se traîne interminablement.
L’Ami américain a plus de nerf. Il est tiré d’un polar de Patricia Highsmith. On y sent poindre la fascination de Wenders pour les États-Unis, leur culture, leur cinéma (Denis Hopper interprète le personnage de Ripley et Nicholas Ray – auquel Wenders consacrera un documentaire trois ans plus tard – y tient un rôle secondaire).
Avec les États-Unis, le Japon est le deuxième pays de cœur de Wenders. Tokyo-Ga est un documentaire qui raconte le voyage qu’il y fait en 1983, sur les traces de Ozu, mort vingt ans plus tôt, dont il retrouve quelques uns des acteurs vieillissants et le cadreur.
J’avais manqué à sa sortie début 2000 The Million Dollar Hotel dont l’affiche était pourtant alléchante. Le film est raté. C’est la dernière superproduction hollywoodienne de Wenders qui traverse alors une profonde crise créatrice. Il prend conscience d’être arrivé à la fin d’un cycle.
La carrière de Wim Wenders force l’admiration autant qu’elle interroge. Rarement on a vu cinéaste plus cosmopolite dont l’œuvre s’est nourrie d’autant d’influences européennes, américaines, asiatiques… Palme d’or à trente-huit ans à peine, tout l’horizon des possibles lui était ouvert. Sans doute aurait-il pu tourner les mêmes films et les distribuer le reste de sa vie. Mais il a eu la lucidité de dresser le constat de l’exténuation de sa créativité et le courage d’essayer de faire « autre chose ».
Wim Wenders, qu’avez-vous fait de votre talent ?
La bande-annonce de Faux Mouvement
La bande-annonce de L’Ami américain
La bande-annonce de Tokyo-Ga
La bande-annonce de The Million Dollar Hotel
Et bien ,je sors du dernier Wenders : perfect Days et j’ai retrouvé un Wenders formidable
J.ai ressenti son admiration pour Ozu
La simplicité du héros et ses tourments petit à petit révèles mais.ont conquis
Quant aux images , à la merveilleuse Bande Musicale ,je m’incline
Rien de négatif à dire
J’attendais votre critique mais je ne l’ai pas trouvé
Cordialement
P.Maillart
Je vous avoue n’être pas encore allé voir Perfect Days ; mais votre ressenti m’y incite