Sophie (Laetitia Casta) est en couple avec José, un toxico. Elle a eu un enfant avec lui. Mais quand elle croise Claude (Damien Bonnard), c’est le coup de foudre. Claude est un malfrat qui tombe bientôt pour homicide, après un braquage qui a mal tourné. En prison il attend son jugement et redoute une lourde peine. Mais ces obstacles pourtant dissuasifs n’empêchent pas Sophie de tout abandonner pour Claude.
Brigitte Sy a eu une vie étonnante. Actrice d’abord avant de passer derrière la caméra, elle a animé des cours de théâtre en prison, y a rencontré un détenu, en est tombée amoureuse et l’a épousé. Le fils qu’elle avait eu d’un premier lit avec le réalisateur Philippe Garrel, Louis Garrel, s’est d’ailleurs inspiré de cette histoire pas ordinaire dans son dernier film, L’Innocent – où une Anouk Grinberg irrésistible jouait le rôle de sa mère.
L’empressement d’insérer la mention légale « toute ressemblance avec des personnages existants serait purement fortuite » dès le début du générique atteste a contrario que son film puise dans une matière bien réelle, l’expérience de Brigitte Sy dans le milieu carcéral, sinon sa vie elle-même.
Laetitia Casta y est éblouissante. Voilà vingt-cinq ans qu’elle tourne au cinéma. C’est l’exemple, plutôt rare, du top model qui aura réussi à la perfection sa reconversion. Elle parvient, ce qui n’est pas une tâche facile, à faire oublier la beauté de ses traits et de ses formes. Même en jogging noir et hauts talons rouges (sic), elle est majestueuse.
Le film était menacé par un écueil : tomber en panne sèche, après l’emprisonnement de Claude. Une dose de thriller y instille à mi-parcours un rebondissement bienvenu. Autre atout du film, qui n’était pas strictement nécessaire à son économie mais qui n’en reste pas moins bienvenu : le personnage de la mère de Claude, une toxico séropo, interprété par Béatrice Dalle qui décidément, avec sa gouaille et son diastème (le mot du jour !), aura elle aussi marqué le cinéma français.