Paul (Benjamin Voisin) est quintuple champion du monde de tir sportif. Sonia (Emmanuelle Bercot) le coache depuis son plus jeune âge. Si Paul a raté les deux dernières éditions des Jeux, il est fin prêt pour les JO de Paris 2024. Il y constitue pour la France un espoir de médaille d’autant plus stratégique que la première semaine de compétition s’est jusqu’ici avérée calamiteuse. Mais si Paul est sans conteste un sportif talentueux, c’est surtout un jeune homme immature et asocial qui supporte mal de partager sa chambre avec un nageur vanuatais (Rivaldo Pawawi) au comportement dilettante.
Alors que la flamme olympique est arrivée en métropole et que les JO de Paris commencent dans quelques semaines à peine, L’Esprit Coubertin tombe à pic. Un peu trop peut-être au risque de susciter chez certains spectateurs une réaction de rejet. Tel fut d’ailleurs mon cas : j’ai refusé d’aller le voir en avant-première mais suis revenu sur mes préjugés après qu’une amie au goût très sûr m’en a dit du bien.
L’Esprit Coubertin est le premier film de Jérémie Sein qu’on avait déjà repéré aux commandes de la mini-série Parlement – à revoir d’urgence à quelques jours des élections européennes du 9 juin. On retrouve dans L’Esprit Coubertin le même esprit potache, la même ambiance à la fois intemporelle et volontairement artificielle, comme si le film se déroulait dans de mauvais décors.
Sans doute, L’Esprit Coubertin n’est-il pas inoubliable. Mais ce n’en est pas moins une comédie drôle et intelligente, portée par deux acteurs remarquables : Benjamin Voisin – dont je n’avais pas été convaincu par la prestation dans Illusions perdues à rebours des éloges unanimes qu’il a suscités – et Emmanuelle Bercot décidément à l’aise dans tous les registres et qui constituera désormais la réponse parfaite à ceux qui m’objectent que rares sont les acteurs ou les actrices qui réussissent à se renouveler d’un rôle à l’autre.