Pour Moon-Jung, la vie est une vallée de larmes. Chaque matin, après s’être levée, s’être lavée, elle se gifle silencieusement. Pour expier une faute qu’elle aurait commise ? Pour se donner le courage d’affronter une nouvelle journée ? Son fils est en prison et, s’il en sortira bientôt, refuse de revenir vivre avec elle. Son travail : assistante de vie auprès d’un couple de personnes âgées. Lui, un ancien professeur, est aveugle ; elle, atteinte de la maladie d’Alzheirmer, manifeste parfois de sombres accès de violence. Moon-Jung fréquente un groupe de parole dont l’une des membres va se rapprocher d’elle.
Nous vient de Corée ce premier film tourné par une jeune réalisatrice née en 1994. Il contient les mêmes ingrédients que ces films coréens dont, pour notre plus grand bonheur, nous sommes devenus familiers au fil des ans : des drames familiaux, un zeste de polar, des figures féminines shakespeariennes. Parasite de Bong Joon-Ho est évidemment le titre le plus célèbre ; mais il ne doit pas occulter d’autres pépites : Memories of Murder et Mother du même Bong Joon-Ho, Secret Sunshine et Burning de Lee Chang-Dong, Old Boy et Decision to Leave de Park Chan-Wook…
Greenhouse coche scrupuleusement toutes les cases de ce programme désormais bien rodé. Son héroïne , bien mal récompensée de son altruisme, est particulièrement poignante. Chacun de ses bienfaits se retourne contre elle avec un malin plaisir. Greenhouse (ce titre énigmatique désigne la serre dans laquelle Moon-Jung s’est temporairement installée en attendant de louer un appartement avec son fils) est le récit des mauvaises décisions qu’elle prend à chaque étape de sa vie et qui finiront toutes par se retourner contre elle.
Il y a quelque chose d’un peu trop systématique dans cette accumulation. Elle deviendrait presque lassante si elle n’était pas aussi dramatique. L’ultime rebondissement est le plus terrible. On le sent venir et on en redoute l’issue. Le film se termine juste avant de savoir si notre prémonition s’est ou pas réalisée.