Le président Kennedy promet en 1962 qu’un homme poserait le pied sur la Lune avant la fin de la décennie. Mais la NASA, engluée dans des problèmes à répétition, craint de ne pas respecter cette échéance. Pour retrouver la confiance du public et le soutien du Congrès, un mystérieux conseiller de la Maison-Blanche (Woody Harrelson) embauche Kelly Jones (Scarlett Johansson), une des consultantes en relations publiques les plus rouées de Madison Avenue. Mais son arrivée à Cap Canaveral n’est pas du goût de Cole Davis (Channing Tatum), le directeur de la mission Apollo 11 .
To the Moon fait fond sur un des mythes complotistes les plus fameux : l’alunissage du 21 juillet 1969 n’aurait jamais eu lieu mais aurait été filmé en studio. To the Moon imagine que la Maison-Blanche aurait en effet filmé cette séquence pour la diffuser en cas d’échec de la mission Apollo 11. La pimpante Scarlett Johansson incarne une publicitaire sans scrupules chargée de ce projet top secret. Face à elle, le beau ténébreux Channing Tatum campe lui la Vérité outragée avec un V majuscule. Pour donner plus de relief aux deux personnages, dont les traits semblent figés dans des tonnes de fond de teint, le scénario leur invente un passé tourmenté : à elle, une enfance contrariée placée sous le sceau du mensonge et de la fuite, à lui le remords indélébile de la mort accidentelle de trois de ses collègues dans la mission Apollo 1.
À mi-chemin de L’Etoffe des héros, de Mad Men et de L’Impossible Monsieur Bébé, To the Moon coche toutes les cases : le suspense de la conquête spatiale, l’élégance des toilettes des années 60 (ah ! les pantacourts de Scarlett Johansson !) et la romance des comédies de Hawks ou de Capra. To the Moon est un peu trop sage, un peu trop aseptisé pour sortir du lot et laisser une marque indélébile. Mais on y passe un agréable moment.