Inutile de présenter au Paléolithique, 40.000 ans av. J.-C., la famille Dotcom, le père, Blog, professeur de chasse, la mère, Spam, professeure de préhistoire-géo, et leurs deux enfants, la fille Web, en pleine crise d’adolescence, et le fils Url, militant « alter-darwiniste ». Les bandes dessinées créées par Jul en 2009 et publiées chez Dargaud (le dixième opus est sous presse) puis la centaine de mini-épisodes de trois minutes à peine diffusés sur Arte de 2012 à 2017 leur ont valu une grande notoriété. Après les BD, après la série TV, l’évolution logique de ce produit populaire appelait le film sur grand écran.
Pour réaliser un long métrage, Jul, assisté à la réalisation par Jean-Claude Guigue, s’est donné les moyens de ses ambitions. Il a rassemblé un casting impressionnant avec des acteurs confirmés (Guillaume Gallienne, Frédéric Pierrot, Raphaël Quénard, Léa Drucker…) et des guest stars improbables (Frédéric Beigbeder, Amélie Nothomb et…. François Hollande !). le problème est que le film va tellement vite qu’on ne les reconnaît pas tous.
Tel est d’ailleurs le reproche plus global qu’on pourrait adresser à cette adaptation. Elle fonctionne selon la même formule que les épisodes de trois minutes : la satire de notre époque dans un univers paléolithique à coup de jeux de mots potaches (les parents Dotcom enseignent en « zone d’évolution prioritaire ») et d’anachronismes décalés. Mais ce qui fonctionne pendant trois minutes ne fonctionne pas de la même façon pendant une heure vingt. Les jeux de mots s’enchaînent à un tel rythme qu’on en rate une bonne partie et que, quand bien même on les saisirait, ils deviennent vite lassants. D’autant que le prétexte du film – Blog et Web ramènent d’un voyage dans le temps, filmé en caméra réelle, une clé coudée Ikéa qui révolutionne leur civilisation – n’est pas suffisamment intéressant pour maintenir l’intérêt. Dommage…