Fotogenico ★☆☆☆

En provenance de Roanne, Raoul débarque à Marseille un an après la mort de sa fille, Agnès, avec laquelle il avait rompu tout contact. Il découvre qu’elle faisait partie d’un groupe de musique nommé Fotogenico, qui avait sorti un disque, mais dont les membres se sont depuis éloignés. Pour entretenir la mémoire de sa fille, Raoul se met en tête de reconstituer le groupe dissous.

Fotogenico est un ovni cinématographique filmé par un couple fou de musique : Marcia Romano est scénariste (Keeper, La Tête haute, L’Evénement, L’Etabli…), Benoît Sabatier est journaliste, rédacteur en chef de TechnikArt.

Leur film fauché se déroule à Marseille, mais se situe aux antipodes des pagnolades que Guédiguian nous concocte à intervalles réguliers. Il est filmé dans un milieu underground, post-punk, électro et lesbien. La musique du groupe Froid Dub – que je cite avec autorité mais dont, évidemment, je n’avais jamais entendu parler avant d’écrire ces lignes – serait son personnage principal si la vedette ne lui était pas volée par Christophe Paou. Cet abonné aux seconds rôles, qui promène sa moustache dans le cinéma français depuis une vingtaine d’années (L’Inconnu du lac, Gare du Nord, Une part d’ombre…) a le droit au haut de l’affiche. Son personnage est étonnant : à la fois comique – surtout quand il se promène dans son plus simple appareil dans les rues de Marseille après que ses habits lui ont été dérobés sur une anse de la Corniche – et tragique – quand il essaie de retrouver l’exacte position du cadavre de sa fille.

Sans doute ce cinéma de bric et de broc, tourné entre copains, fait-il souffler un vent d’air frais. Mais cette came-là, trop brouillonne, trop bruyante, trop punk, n’est décidément pas la mienne.

La bande-annonce

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