Au cœur des volcans : Requiem pour Katia et Maurice Krafft ★★☆☆

Maurice et Katia Krafft étaient deux volcanologues français qui, défiant la mort et finalement y succombant en juin 1991 sur les pentes du mont Unzen au Japon, ont filmé et photographié au péril de leur vie les plus spectaculaires éruptions volcaniques sur la planète pendant vingt ans.

Deux documentaires leur ont été consacrés, bouclés quasiment au même moment en 2022. Le premier de Werner Herzog avait été diffusé sur Arte avant, bizarrement, de trouver le chemin des salles plus de deux années plus tard. Le second, Fire of Love de Sara Dosa, était lui sorti dans quelques salles parisiennes en octobre 2022. Je l’y avais vu et lui avais consacré une critique.

Celle que je m’apprête à faire du documentaire de Werner Herzog pourrait être copiée quasiment mot à mot de celle que je fis il y a deux ans du documentaire de Sara Dosa tant les deux films se ressemblent. La raison en est qu’ils utilisent le même fonds iconographique : les films en Super-8 tournés par Maurice Krafft – sa femme, Katia, étant en charge de la photo.

Les deux documentaires montrent les mêmes images hallucinantes de volcans déchaînés dégorgeant des coulées de lave bouillante ou des torrents de boue, en Islande, en Indonésie ou en Colombie. Elles montrent aussi la silhouette fragile de nos deux Rouletabille, pas particulièrement charpentés ni outillés pour de telles aventures. On a parfois un peu l’impression de voir le film des vacances tournés par de sympathiques cousins…

Le documentaire de Werner Herzog ne nous dit pas grand-chose de l’histoire de ce couple hors normes. Celui de Sara Dosa était plus pédagogique qui racontait leur formation à l’université de Strasbourg, elle en chimie, lui, de quatre ans son cadet, en géologie. Il expliquait également le financement de leurs expéditions, grâce à quelques rares sponsors et grâce surtout à la commercialisation de leurs livres et de leurs films.

Werner Herzog, que la majestueuse beauté de la terre en éruption a toujours fasciné (en 1976, il a filmé l’éruption du volcan de la Soufrière à la Guadeloupe), est plus sensible aux images tournées par Maurice Krafft qu’à l’histoire du couple. Il nous montre les plus impressionnantes. Et même si je les avais déjà vues dans le documentaire de Sara Dosa, je n’ai pas boudé mon plaisir de les voir une seconde fois. Il montre aussi comment, avec le temps et l’expérience, le regard de Maurice Krafft s’affine et se professionnalise.

La bande-annonce

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