Crossing Istanbul ★★☆☆

Lia, une enseignante géorgienne à la retraite, entend bien respecter la promesse faite à sa sœur sur son lit de mort : aller retrouver à Istanbul son neveu transsexuel qui avait fui Batoumi et l’homophobie de sa famille. Commence pour Lia, accompagnée d’Achi, un jeune Géorgien en quête d’aventures qui lui propose de la guider, et bientôt rejointe par Evrim, une avocate transsexuelle, une longue (en)quête dans la mégalopole turque.

En regardant Crossing Istanbul, deux références me sont venues à l’esprit. La première, De l’autre côté, le film du réalisateur germano-turc Fatih Akin qui racontait le destin entrecroisé de plusieurs femmes à Istanbul, prix du meilleur scénario à Cannes en 2007. La seconde, le livre Le Sillon, prix Renaudot 2018, qui décrivait la vie à Istanbul au lendemain du durcissement du régime Erdogan après le coup d’État manqué de juillet 2016.

Ces deux références sont écrasantes. Car De l’autre côté et Le Sillon étaient, chacun à leur façon, des œuvres exceptionnelles. Crossing Istanbul ne pouvait être qu’un cran en-dessous. On y voit Istanbul, ses chats, le Bosphore. On évite Sainte Sophie – que les distributeurs ont cru bon d’ajouter sur l’affiche dans un photomontage malheureux – mais on reconnaît la cour intérieure de la Mosquée bleue. On découvre aussi les bas-fonds de cette cité interlope, ses transsexuels de toutes origines qui vivent de la prostitution en marge de la société.

Crossing Istanbul n’évite pas les lieux communs : Lia abandonne ses préjugés et desserre un peu l’étau dans lequel elle s’était jusqu’alors condamnée à vivre, Achi prend sa vie en main, Evrim s’obstine malgré tous les obstacles à défendre la cause des LGBT et de l’enfance maltraitée. Crossing Istanbul ne révolutionne pas le cinéma, mais nous offre un bon moment de cinéma.

La bande-annonce

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