Par amour ★☆☆☆

Mère aimante de deux garçonnets, Sarah (Cécile de France) est traductrice de chinois. Le couple qu’elle forme avec Antoine (Arthur Igual) bat de l’aile et s’est donné une seconde chance en quittant Paris pour Metz. Un jour, en vacances aux bords de la mer du Nord, Sarah perd de vue  Simon, son aîné. Quand elle le retrouve enfin, il est métamorphosé.

Par amour est un film troublant qui joue sur plusieurs registres. C’est au premier degré un drame familial qui raconte le désarroi d’une mère face aux troubles psychologiques dont son fils est affecté, qui prétend entendre, sous l’eau, des voix venues d’une autre planète. On imagine volontiers, pour l’avoir tous vécu à une plus ou moins grande échelle avec ses propres enfants, le désarroi de cette mère qui ne veut qu’une chose, le meilleur pour son fils, et qui s’interroge sur le moyen de le lui donner : le convaincre de son délire ou faire mine de le partager avec lui ?

C’est au second degré un film fantastique qui convoque le surnaturel ou, à tout le moins, l’éventualité de son existence. À ce titre, il fait penser à d’autres films qui jouaient sur le même registre : Pendant ce temps sur terre où la sœur d’un astronaute disparu en mission croit communiquer avec lui, Take Shelter et son père obsessionnel, soucieux de protéger sa famille d’un ouragan imminent, Signes de Shyamalan et les mystérieux dessins laissés par de non moins mystérieux extra-terrestres dans les champs de maïs d’un agriculteur du Middle West….

Le problème de Par amour est, selon moi, qu’il ne va pas au bout de sa logique. [Attention spoiler] J’aurais aimé que le film se close par ce vers quoi il semblait nous conduire : Sarah aurait dû à la fin des fins se fracasser sur la réalité. Mais, dans un ultime plan d’une folle beauté, Par amour cède à la facilité du surnaturel. C’est très beau… mais, au risque d’insulter les mânes de Spielberg et de Truffaut réunis et de critiquer le dernier plan de Rencontres du troisième type, ça n’a pas grand sens pour mon esprit (étroitement) cartésien.

La bande-annonce

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