Jane Austen a gâché ma vie ★★☆☆

Agathe (Camille Rutheford), la trentaine bien entamée, a une vie en jachère. Six ans après la mort brutale de ses parents qui l’a traumatisée, elle partage l’appartement de sa sœur et de son jeune neveu qui lui sont sa seule famille. Elle travaille dans la célèbre librairie anglophone du Quartier Latin, Shakespeare and Co. Elle n’a ni amants, ni amis, sinon Félix (Pablo Pauly) un collègue de travail qui a postulé pour elle sans le lui dire à une résidence d’écrivains en Angleterre. Car Agathe ne cesse d’écrire des débuts d’histoire mais échoue toujours à les mener à terme.

Je suis allée voir Jane Austen a gâché ma vie dans une salle de mon quartier. Les trois quarts des spectateurs étaient des spectatrices ; les trois quarts m’ont semblé avoir dépassé la cinquantaine – même si l’horaire n’aurait pas empêché des salariés d’assister à cette séance.

J’y suis allé avec trois amies de mon âge – ce qui respecte donc les proportions susmentionnées. À la sortie de la salle, les opinions étaient très clivées. Deux ont détesté, une seulement a aimé, dont je partage l’avis.
Quels reproches ont adressé à ce film celles qui ne l’ont pas aimé ? D’être prévisible ; d’être gnan-gnan ; d’avoir la structure narrative d’un roman de gare à l’eau de rose.

Ma troisième amie – que je laisserai s’exprimer car c’est une cinéphile aguerrie dont les critiques surpassent les miennes de la tête et des épaules – et moi étions d’un avis différent. Nous avons trouvé que Camille Rutherford était délicieusement attachante dans ce rôle de grande gigue dégingandée, mal dans son corps et dans sa tête, comme on l’a toutes été (sauf moi peut-être à raison de mon genre) à un moment de notre vie. À la différence de nos deux amies, le scénario ne nous a pas semblé si prévisible et  l’inclination que prenait Camille – nous n’en dirons pas plus pour ne pas divulgâcher – n’était pas celle que nous anticipions. Si force nous fut de reconnaître que l’histoire contenait des situations caricaturales et peu crédibles (la jetée anglaise battue par le vent, le tracteur chargé de pommes, le cottage victorien, son propriétaire gentiment exhibitionniste et son épouse si hospitalière…), loin de nous choquer, elles nous ont semblé au contraire rajouter au charme de ce film so british.

J’aurais été seul, j’aurais peut-être mis trois étoiles. Mais, décidément trop influençable, je n’en mettrai que deux pour ne pas me fâcher avec ces deux amies qui, bien sévères, étaient sur le point de ne lui en mettre aucune.

La bande-annonce

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