Maria ★☆☆☆

Maria raconte les derniers jours de la Callas (Angelina Jolie), recluse à Paris dans son immense appartement de l’avenue Georges-Mandel, en septembre 1977. Gavée de médicaments, rachitique à force de régimes, la voix exténuée, la diva avait perdu l’espoir de jamais remonter sur scène et s’étiolait. Elle ne tolérait plus que la compagnie de ses fidèles domestiques, son majordome (Pierfrancesco Favino) et sa cuisinière (Alba Rohrwacher).

Il faut avant toute chose se mettre d’accord sur la définition d’un genre. Un biopic – en anglais biographical picture – ne raconte pas nécessairement la vie d’un protagoniste du berceau à la tombe. Pris au pied de la lettre, le biopic peut se borner à n’évoquer qu’une partie de la biographie de sa star. C’était déjà le parti retenu par Pablo Larraín pour parler de Jackie Kennedy ou de Lady Di.

Jackie se concentrait sur les quelques jours qui suivaient l’assassinat de JFK. De la même façon, Maria a pour strict cadre chronologique la dernière semaine de la vie de la Callas. Qui voudrait en connaître le reste fera mieux de regarder le documentaire que lui avait consacré Tom Volf en 2017, Maria by Callas.

Maria est construit en flashbacks : il commence par la découverte du corps inanimé de la cantatrice dans son salon et se continue une semaine plus tôt. On sait donc par avance – quand bien même on l’aurait déjà su si on avait quelque connaissance de la vie de la cantatrice – que les jours qu’on passera avec elle seront les derniers de sa vie.

Quelques flashbacks remontent plus loin encore dans le temps. Le noir et blanc nous le signale ainsi qu’une Angelina Jolie rajeunie à la peau étrangement parfaite. On remonte à l’Occupation en Grèce et à la vie misérable qu’y menaient Maria, sa sœur et sa mère qui les faisait chanter – et plus si affinités – avec des soldats allemands. On remonte à 1959 et à la rencontre de Maria et d’Aristote Onassis qui usurpera au mari de la Callas – l’Italien Giovanni Battista Meneghini qui lui servit aussi de mentor et d’impresario – sa femme sous sa barbe. Maria resta fidèle à Onassis jusqu’à sa mort à l’hôpital américain de Neuilly, même s’il ne l’épousa jamais et lui préféra Jackie Kennedy. On voit aussi quelques unes de ses plus inoubliables prestations : dans Norma, dans La Traviata, dans Anne Boleyn….

On pourrait reprocher au film sa langueur et ses longueurs (il dure plus de deux heures). Il est vrai qu’il ne s’y passe pas grand-chose. Angelina Jolie y est d’une fascinante beauté. Mais son jeu inexpressif se réduit à un seul rictus douloureux. Cinéaste chilien, « monté » à Hollywood (comme beaucoup de ses confrères mexicains, Alfonso Cuarón, Alejandro González Iñárritu et Guillermo Del Toro), Pablo Larraín sait y faire. Son Maria a de l’allure. Mais il se complaît dans une cinégénie qui devient vite lassante.

La bande-annonce

Un commentaire sur “Maria ★☆☆☆

  1. Pourquoi une affiche aussi laide ? Pourquoi avoir choisi Angelina Jolie pour jouer Callas ?
    Elle ne lui ressemble en rien ….je ne suis en rien érudite mais une mienne amie qui, elle, était musicienne m’avait dit qu’elle estimait que la regrettée Monserrat Caballe était bien supérieure à la Callas ! Evidemment ce n’était pas le ême physique …

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