1985 ! C’est en 1985 que la première émission de Strip-tease a été diffusée sur la RTBF. Des centaines allaient suivre, relayées en France par Canal puis par France 3, jusqu’en 2012.
L’émission a déjà engendré des produits dérivés cinématographiques : Ni juge, ni soumise en 2018 (qui avait raflé le César et le Magritte du meilleur documentaire mais avait suscité de ma part quelques réserves déontologiques) et Poulet frites en 2022. Avec ce troisième opus, le format change. Il ne s’agit plus, comme dans les deux premiers, d’une seule histoire, mais de cinq épisodes sans lien entre eux. On y voit successivement deux influenceuses à Dubaï, une comédienne amatrice quinquagénaire qui peine à monter son spectacle pendant le off d’Avignon, une famille catholique très prout-prout, un médecin hypocondriaque que la crainte d’une pathologie cardiaque entraîne sur les traces de son vrai père et enfin un étonnant médecin légiste qui démembre un cadavre durant un long plan fixe malaisant, mais dont la toute dernière scène révèlera le jardin secret.
On y retrouve ce qui faisait le sel de l’émission : des personnages ordinaires et perchés à la fois, le don de la caméra pour se faire oublier et capter des moments lunaires, une sociologie de notre quotidien… Pour autant, on comprend mal l’intérêt d’une diffusion en salles de ce qui était et devrait rester de la (remarquable) télévision.
C’est qu’il n’y a sans doute plus trop de place à la télé pour de la « remarquable » télévision. 🙁