Au pays de nos frères ★★☆☆

Le « pays de nos frères », c’est pour l’Afghanistan l’Iran limitrophe où plus de cinq millions d’Afghans se sont réfugiés pour fuir les combats qui ensanglantaient leur nation. Les deux peuples partagent la même religion et la même langue (le dari est cousin du farsi).

Mais l’accueil réservé par l’Iran aux immigrés afghans n’est pas toujours bienveillant. C’est ce que raconte ce film avec trois histoires censées se dérouler à trois époques différentes (2001 après l’invasion de l’Afghanistan par les Etats-Unis, 2011 avec le début du retrait américain et 2021 après le retour des Talibans à Kaboul). Ces trois histoires mettent en scène des personnages d’une même famille élargie. Mais chacune se focalise sur l’un d’entre eux.

Dans la première, Mohammad, un jeune lycéen prometteur, est embarqué par la police à l’occasion d’un contrôle d’identité. Dans la deuxième, à mon sens la plus réussie, Leila, l’employée de maison d’un riche couple d’Iraniens, se voit contrainte d’étouffer la mort de son mari pour éviter d’être expulsée. Dans la troisième, Qasem cache à sa femme sourde-muette la terrible nouvelle qu’il vient de recevoir et qui, paradoxalement, leur confèrera la nationalité iranienne à laquelle ils aspiraient depuis de si nombreuses années.

Raha Amirfazli et Alireza Ghasemi, aujourd’hui installés à New York et à Paris, ont réussi à tourner leur film en Iran, avec un financement français et néerlandais. La mise en scène est particulièrement soignée, l’image élégante, les acteurs bien dirigés, le propos poignant. L’organisation du film en trois parties le dessert, qui conduit à relâcher la tension chaque fois qu’une histoire se termine et qu’une autre commence. C’est la seule faiblesse de ce film par ailleurs très réussi.

La bande-annonce

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