Maria (Bérénice Bejo) est une militante de l’Armée révolutionnaire guatémaltèque qui combat contre la dictature et milite pour le retour de la démocratie dans cette petite république d’Amérique centrale. Après l’assassinat de son mari à la fin des années 70, elle s’est exilée au Mexique, y vit sous couverture comme correctrice dans un journal et poursuit la lutte clandestine. Elle a laissé son fils au Guatemala aux bons soins de sa mère qui, atteinte d’une maladie incurable, ne peut plus assumer sa garde.
Mexico 86 est un film d’autant plus touchant que son réalisateur, César Diaz, s’est inspiré de sa propre vie et de celle de sa mère. Comme son titre l’indique, il se déroule à Mexico, en 1986, au moment de la Coupe du monde de football (dont la France, on s’en souvient, s’est fait une nouvelle fois éliminer par la Mannschaft en demi-finale sans réussir à prendre sa revanche de Séville quatre ans plus tôt).
Le film tisse deux histoires. La première est celle d’un récit d’espionnage avec ses fausses identités, ses postiches, ses filatures, ses courses-poursuites. La seconde investit un tout autre registre, celui de la relation mère-fils.
Le problème de Mexico 86 est qu’il échoue à tenir la balance entre ces deux dimensions.
Autant la première est réussie, grâce à la performance de Bérénice Bejo, délicieusement paranoïaque, dont on sait combien elle est une grande artiste (OSS 117, The Artist, Le Passé, L’Economie du couple…). On retrouve le parfum des vieux films des années 70 façon Les Hommes du président, accompagnés par une musique nerveuse.
Autant la seconde est trop convenue, trop prévisible, trop tire-larmiste pour convaincre.