Accident domestique ★☆☆☆

Maria, nullipare vieillissante, et Jesus ont enfin réalisé le rêve de leur vie : avoir un enfant. Ils déménagent et équipent leur nouvel appartement. Pour ce faire, ils achètent une table basse après d’âpres discussions avec un vendeur bonimenteur. Mais, revenus chez eux, au moment de l’assembler survient un accident dramatique.

Accident domestique (La Mesita del comodor dans son titre original, qu’on peut traduire par « la petite table à manger » ou « la table basse ») joue sur deux registres : le drame et la comédie. Le drame qui en constitue le moyeu est le plus horrible qui soit, dont le lecteur avisé aura déjà eu le pressentiment à la lecture de ces lignes et dont la cruelle réalité est d’ailleurs dévoilée dans de nombreuses critiques. Pourtant, ce drame est traité sur un mode comique, pas celui de la grosse blague qui tache, mais plutôt du rire nerveux qui constitue le seul exutoire au malaise.

Cette atmosphère très particulière imprègne déjà la toute première scène filmée en très gros plan. Elle se déroule dans un centre commercial sordide et bizarrement désert. Elle met en scène Maria, Jesus et un vendeur bedonnant qui s’évertue à leur vendre une table basse hideuse qu’on croirait tout droit sortie du showroom – aujourd’hui désaffecté rue Faidherbe – de Claude Dalle.

Accident domestique est organisé comme une pièce de théâtre. Après son premier acte, les trois ou quatre suivants se déroulent en huis clos dans le nouvel appartement de Maria et Jesus. Des personnages secondaires y passent : une voisine, son chien et sa fille adolescente qui fantasme une idylle impossible avec Jesus, puis le propre frère de Jesus et sa nouvelle compagne invités à déjeuner.

Le problème du scénario est qu’il est construit sur une attente : l’attente du moment où Maria découvrira l’accident intervenu pendant sa brève absence. Ce moment est sans cesse repoussé – sans quoi le film se réduirait à un court métrage. Quand il survient enfin, le chaos qu’il suscite a beau prendre des dimensions dantesques, il n’en reste pas moins très prévisible.

La bande-annonce

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