En 2007, à Gaza, Osama mène derrière sa boutique de falafels un trafic de médicaments. Un jeune étudiant idéaliste, Yahya, l’assiste. Le duo se heurte à Abu Sami, un flic corrompu. Deux ans plus tard, Yahya est recruté pour interpréter le rôle principal d’un film gazaoui. Sur le plateau, il croise Abu Sami.
Les frères Nasser sont de retour, après Dégradé (2016) et Gaza mon amour (2020). Leur cinéma est pain bénit pour les festivals qui peuvent, en les sélectionnant, tout à la fois cocher les cases palestinienne, anti-colonisation et anti-Hamas. Car les frères Nasser tout en demeurant foncièrement pro-palestiniens et critiques virulents de la politique israélienne ont pris leurs distances à l’égard de l’organisation islamiste portée au pouvoir à Gaza en 2006.
Leur film, tourné en Jordanie, est censé se passer dans la bande de Gaza. Les lieux nous sont presque devenus familiers tant ils constituent le décor d’un grand nombre de films ou de documentaires récemment sortis en salles : Un médecin pour la paix, Voyage à Gaza, Yallah Gaza, L’Apollon de Gaza, etc. Le parti retenu n’est pas documentaire mais fictionnel. L’humour noir des frères Nasser rappelle celui des films d’Elia Suleiman qui tangentaient le cinéma de l’absurde (Intervention divine, Le Temps qu’il reste…)
Leur film hélas pèche par la faiblesse de son scénario. Il est bizarrement coupé en deux, sa première partie se déroulant en 2007, la seconde deux ans plus tard esquissant une mise en abyme où le héros d’un film interprète un rôle qui reflète sa vie. Cette construction bancale nous empêche de nous attacher aux personnages, celui de Osama, qui disparaît trop vite, étant autrement plus intéressant que celui de Yahya, mis sur le devant de la seconde partie.