L’inspectrice Pooja est envoyée dans une ville du sud du Népal en état de siège, où la minorité madhesi proteste pour la défense de ses droits. Le fils d’un député vient d’y être kidnappé. Pooja mène l’enquête en dépit des obstacles qui se dressent devant elle.
Avez-vous déjà vu un film népalais ? Pour moi Pooja, Sir est le premier. Cette rareté doit-elle vous inciter à aller le voir ? Pas sûr.
Ce film rappelle beaucoup un autre, sorti il y a un an tout juste : Santosh mettait en scène une veuve recrutée dans la police indienne qui enquêtait sur un infanticide et se retrouvait en butte à la misogynie de ses collègues.
Pooja elle aussi est une femme au milieu des hommes. Pour se faire respecter elle surjoue la masculinité : coupe à la garçonne, vêtements unisexe, bourrue plus que nécessaire, elle exige de ses subordonnées d’être appelée « Sir ». Voilà le titre expliqué.
Le réalisateur Deepak Rauniyar charge la barque. Son film évoque plusieurs thèmes : le machisme dans la police donc et plus largement le patriarcat rigide qui prévaut dans la société népalaise, mais aussi le racisme dont est victime la minorité indienne au Népal, du fait de sa religion et de sa carnation, mais encore la corruption rampante qui mine les administrations népalaises, civiles et militaires.
Ces sujets sont graves et importants. Ce film a l’avantage de nous les faire connaître. Mais leur évocation, trop insistante, se fait au détriment de l’intrigue policière qui multiplie les rebondissements peu crédibles au risque de perdre le spectateur.