Anne Chalamond (Karin Viard), l’influente conseillère stratégique du Président de la République (Karin Viard) a décidé de propulser à Matignon le sénateur Lionel Perrin (Lionel Cluzel), suite à la disqualification de la favorite pour le poste. Mais plusieurs éléments contrecarrent ce plan : l’hostilité de Patrick Schuffenecker (Alex Lutz), le futur ministre de l’intérieur, et les réticences de Lionel Perrin lui-même. Aussi Chalamond missionne-t-elle le fils de Perrin, Nino (Jean Chevalier), attaché parlementaire, en couple avec une jeune et ambitieuse journaliste de France Inter pour convaincre son père d’accepter cette nomination.
Premier long-métrage d’un jeune réalisateur biberonné à la politique, Fils de se revendique d’un genre, le film politique et d’un sous-genre, la comédie politique. On entend souvent dire que ce genre est typiquement américain et qu’il ne s’est guère exporté en France. L’affirmation est largement erronée : depuis toujours, on a vu de ce côté de l’Atlantique des films qui décrivent les coulisses du pouvoir que ce soit Le Président avec Jean Gabin ou Le Bon Plaisir qui, en pleine ère mitterrandienne, imaginait l’existence d’une fille adultérine à l’Elysée. Plus récemment, on peut citer L’Exercice de l’Etat – qu’il est de bon ton de vanter mais que j’ai toujours trouvé surcoté – La Conquête sur l’élection de Sarkozy, Bernadette, Quai d’Orsay, Président ou Second Tour que j’ai franchement détesté… sans oublier de prestigieuses séries (Baron Noir, L’État de Grace, Les Hommes de l’ombre…).
Fils de m’a fait penser à un film injustement oublié qui se revendiquait aussi de ce genre : Le Poulain avec Finnegan Oldfield et Alexandra Lamy. Mais hélas, il n’en a ni l’acuité ni la saveur.
Fils de voudrait être drôle, mais ne l’ai guère sinon dans les deux répliques que la bande annonce diffusée ad nauseam tout le mois dernier, a déjà éventées. Il prétend nous dévoiler les dessous de la politique mais se réduit à une mascarade dans laquelle tous les politiciens ont un compte en Suisse ou à Singapour et une seule obsession : salir leurs adversaires pour obtenir une nomination.
Il nous entraîne l’espace d’une journée dans une folle course poursuite entre Paris et Bruxelles dépourvue de toute crédibilité. Si le parti retenu avait été celui de la satire, alors on aurait pu accepter ces débordements. Mais, en revendiquant celui du film politique, il se trompe de cible voire crée le malaise.