Toni est un adolescent à peine sorti de l’enfance qui vit à la Cañada Real, un immense bidonville dans la banlieue de Madrid. Il est profondément attaché à son grand-père et ne se sépare jamais de son chien Atomica, un lévrier espagnol. Mais le quartier où il habite avec ses parents est sous la menace des promoteurs qui veulent le raser. Pour Toni et sa famille, le déménagement semble inéluctable.
Ciudad sin sueño (littéralement la ville sans rêve ou sans sommeil) est le premier long-métrage de fiction de Guillermo Galoe, un réalisateur venu du documentaire. Il a été sélectionné à la Semaine de la critique à Cannes en mai dernier. Sa principale qualité est de nous plonger au cœur de ce bidonville, peuplé de gitans, d’immigrés maghrébins, structuré par une économie de la débrouille, du travail au noir et du trafic de drogue.
Pour donner vie à ce tableau et parce que Ciudad sin sueño se présente comme un film de fiction, il a bien fallu lui inventer une histoire. Et c’est là que le bât blesse. Parce que le scénario du film est trop prévisible et pas assez prenant. Comme on le pressentait [attention spoiler], Toni va perdre son chien, se séparer de son grand-père et aller vivre avec ses parents dans un immeuble anomique où on leur a fait miroiter tout le confort de la vie moderne.
La banalité du scénario de Ciudad sin sueño affadit l’intérêt suscité par la découverte du lieu extraordinaire où elle se déroule.