TKT ☆☆☆☆

Fille unique, couvée par des parents aimants et protecteurs, Emma, seize ans, est une adolescente comme tant d’autres. Elle a des camarades d’école fidèles, Manon, Lou, Jeanne, un amoureux, Raph et des voisins, Jeanne et Max, auxquels l’unit l’amour de la musique. Mais bientôt, tout se dérègle dans la vie d’Emma.

Adapté d’un court roman jeunesse de l’auteure belge Elena Tenace, « Tout ira bien », TKT veut nous refaire le coup de LOL, en commençant par son titre censé capter quelques chose de l’air du temps. [Pour les illettrés comme moi, TKT et LOL sont des abréviations utilisées par les jeunes : Tkt = T’inquiète (merci aux concepteurs de l’affiche de l’avoir précisé, hélas en trop petits caractères pour que les gens de mon âge puissent le lire, fût-ce avec des lunettes)].

En 2008, Lisa Azuelos, avec la star Sophie Marceau et la graine de star Christa Théret, peignait avec LOL, le portrait de la génération Z, des Digital Natives, nés avec le numérique, ultra-connectée. Près de vingt ans plus tard, l’ambition de Solange Cicurel est plus limitée. Elle entend raconter l’un des maux les plus dangereux qui menacent la génération suivante : le harcèlement scolaire.

TKT est en effet, comme le livre qui l’a inspiré, un film à thèse. C’est ainsi d’ailleurs que son producteur l’a présenté lors de l’avant première à laquelle j’ai assisté la semaine dernière à l’UGC Ciné Cité Bercy, sous le parrainage d’Orange – qui oeuvre à une utilisation plus responsable des écrans chez les très jeunes comme en témoigne sa dernière campagne de pub – et de l’association E-Enfance qui gère le numéro vert 3018 mis à disposition des jeunes victimes de cyberharcèlement.

Le sujet est grave. Le problème de TKT est de le traiter aussi pauvrement. Il emprunte certes au livre une idée stimulante : raconter l’histoire en flashback à partir du lit d’hôpital où Emma est plongée dans le coma et d’où son double métempsychique mène l’enquête sur un passé qu’elle a oublié. Mais ce procédé mis à part, copié sur Ghost, tout dans TKT est d’une affligeante médiocrité : les personnages caricaturaux, les situations prévisibles, la direction d’acteurs (même Emilie Dequenne – paix à son âme – réussit à être mauvaise dans le rôle de la mère éplorée)…
Sur le sujet connexe de l’éducation à la sexualité et des limites du consentement, À genoux les gars était autrement plus convaincant.

La bande-annonce

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