L’Été de Jahia ★★☆☆

Un centre d’accueil belge héberge des immigrés qui attendent fébrilement le résultat de leur demande d’asile. Parmi eux, Jahia, seize ans à peine, doit veiller sur sa mère, qui souffre de stress post-traumatique. Jahia se lie d’amitié avec Mila, une immigrée biélorusse de son âge.

Il se dégage de L’Été de Jahia le même parfum que celui des films des frères Dardenne, notamment les deux derniers, Jeunes Mères et Tori et Lokita. Quasiment dans les mêmes décors, Olivier Meys, qui avait signé en 2019 Les Fleurs amères, filme à ras du sol, sur un mode documentaire, des adolescents à peine sortis de l’enfance, plongés à leur corps défendant, dans les affres du monde des « grands » : une insertion impossible dans un pays qui ne veut pas d’eux, une maternité précoce.

Les actrices Noura Bance et Sofiia Malovatska ont l’ingénuité des acteurs amateurs des frères Dardenne. Leurs sentiments sont purs, l’amitié qui lentement se noue entre elles est sans concession. Comme dans les films des Dardenne, un événement inattendu coupe le film en deux. L’évoquer, c’est déjà trop en dire. Rien ne l’avait laissé pressentir. On redoute la façon, simpliste, dont le scénario aurait pu en tirer les conséquences. Fort heureusement, il évite cette facilité qui aurait affadi sa trajectoire.

Pudique et émouvant, L’Été de Jahia évite à la fois le misérabilisme et la bien-pensance.

La bande-annonce

Un commentaire sur “L’Été de Jahia ★★☆☆

  1. J’ai beaucoup aimé ce film qui montre d’un côté la générosité des institutions et en même temps leur cruauté. Les deux actrices sont fabuleuses et terriblement attachantes. Et j’ai découvert le syndrome de résignation!

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