Tótem ★☆☆☆

Sol a sept ans. Sa mère la conduit chez son père et chez ses tantes. La maisonnée vibre des préparatifs de la fête qui sera donnée ce soir-là.

Tótem est un film mexicain tourné à hauteur d’enfant. Le procédé n’est pas nouveau. Il produit des résultats contrastés. Début 2022, j’avais énormément aimé Un monde, l’immersion traumatisante, filmée de son point de vue, d’une fillette dans son école primaire. J’avais trouvé plus convenu Petite Solange, qui racontait le divorce des parents d’une pré-adolescente. En 2023, dans L’Île rouge, Robin Campillo racontait ses souvenirs d’enfance à Madagascar, au début des années 70, dans un camp militaire de coopérants français.

Tótem a une immense qualité : il réussit à la perfection à reconstituer l’ambiance fiévreuse des préparatifs d’une fête. Il le fait d’autant mieux que ces préparatifs sont vus à travers les yeux de Sol, avec leur part de mystère, d’incongruité voire d’ironie. On comprend très vite qu’autre chose se joue : le père de Sol, Tona, âgé de vingt-sept ans à peine, se meurt dans la chambre d’à côté, sous la garde d’une infirmière aimante et son anniversaire qui se prépare sera très probablement son dernier.

Le problème de Tótem est que, une fois ce cadre posé, plus rien ne s’y passe. Le film fait du surplace, se contentant d’ajouter des scènes quasi-identiques, rajoutant plusieurs couches de personnages plus ou moins originaux (un grand-père psychanalyste qui s’exprime grâce à un laryngophone, une tante qui se refait sa teinture, une autre qui se muscle le fessier avec des électrostimulateurs…) jusqu’à la fête nocturne, sa cohorte d’amis aussi fidèles qu’émus, et l’épilogue qu’on savait par avance inéluctable.

La bande-annonce

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