
Julia étudie le chant à la faculté de musique de Santiago. Au printemps 2018, dans le sillage du mouvement #MeToo, une vague de manifestations déferle sur le Chili pour contester le patriarcat et les violences faites aux femmes. Julia, qui vient de traverser un épisode traumatisant, y participe.
J’attendais avec beaucoup d’impatience ce film chilien, d’un réalisateur dont j’avais aimé les précédentes œuvres (Gloria, Une femme fantastique). Il a été présenté en avant-première à Cannes et y a reçu un bon accueil. Première l’a élu film du mois. Qui plus est, c’est une comédie musicale, un genre dont mes amis savent dans quel excès d’enthousiasme il me transporte parfois (La La Land, Les Parapluies…).
Aussi suis-je tombé de haut.
Certes, j’ai aimé la puissance des chorégraphies, sans pour autant être emporté par aucune d’entre elles en particulier qui se distinguerait des autres. Mais je ne reste pas convaincu par ce détour par la comédie musicale qui, me dira-t-on, ne va jamais de soi (pourquoi diable vouloir mettre en musique une bluette sentimentale à Cherbourg entre un conscrit sur le point d’être enrôlé en Algérie et la fille d’une vendeuse de parapluies ?!).
Mais j’ai trouvé très banal le fond du sujet qui se résume au dilemme désormais bien balisé au centre de tous les procès #MeToo : qui croire ? ou, plutôt – car la question est moins binaire – comment libérer la parole des victimes et les assurer que leurs témoignages seront entendus sans méconnaître les droits de la défense ? Sans doute d’autres sujets sont-ils évoqués : la place des hommes dans la lutte féministe, le rôle des mères…. mais il s’agit là encore d’adjuvants bien banals.
Le sujet était au cœur des Choses humaines, l’adaptation très réussie de l’excellent roman de Karine Tuil. La façon dont il y était traité m’avait autrement plus convaincu.