Resurrection ★☆☆☆

Dans un futur indéterminé, l’humanité a résolu le mystère de l’immortalité en prohibant le rêve. Mais certains individus, des « rêvoleurs », s’entêtent à rêver au péril de leur vie. Une femme (Shu Qi) se glisse dans l’esprit de l’un d’entre eux (Jackson Yee) et entreprend avec lui un voyage dans le temps et à travers les cinq sens en cinq tableaux depuis le début jusqu’à la toute fin du vingtième siècle.

Resurrection n’est pas un film facile à présenter. Car c’est une œuvre monstre qui entend échapper aux canons traditionels du cinéma. Prix spécial à Cannes, il a suscité des réactions très contrastées. Certains ont crié au génie, d’autres à l’esbroufe. La division de la critique trouve son écho dans celles, radicalement différentes des deux piliers de la rubrique cinéma de Télérama, Jacques Morice et Frédéric Strauss, dithyrambique et assassine.

J’ai bien failli, comme je l’ai déjà fait parfois, comme pour le dernier film de Terrence Malick, lui mettre à la fois zéro  et quatre étoiles. Mais je trouve cette pratique irresponsable et j’ai préféré finalement une étoile unique qui témoigne à la fois du profond ennui dans lequel ce film m’a plongé et du scrupule à le considérer comme nul.

Son visionnage fut une épreuve douloureuse. D’autant plus douloureuse qu’elle dura deux heures et quarante minutes. Une durée obèse pour un film hors normes qui se revendique comme un hommage au cinéma et qui entend, dans ses cinq tableaux, en revisiter tous les genres : le film muet des débuts, le film noir, le film d’arnaque et le plan-sequence de trente-six minutes.

On peut être fasciné par une telle maîtrise ; on peut se laisser entraîner par une telle histoire sans chercher à en comprendre le sens ; on peut aussi, comme ce fut mon cas, n’y rien comprendre, s’en détacher, s’ennuyer ferme et ressortir furieux de la salle en pensant avoir été victime d’une énorme arnaque…. tout en nourrissant vaguement au fond de soi le regret d’être peut-être passé à côté d’un chef d’œuvre incompris.

La bande-annonce

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