Pierre (Melvil Poupaud) a quarante-cinq ans. Il est chirurgien à Lyon, marié et père de famille. Quinze ans après l’avoir croisée durant une nuit de garde, il retrouve Shauna (Fanny Ardant), une architecte à la retraite qui fut la meilleure amie de la mère de Georges (Sharif Andoura), le meilleur ami de Pierre. Entre Pierre et Shauna, malgré l’écart d’âge, c’est le coup de foudre.
Sur une idée originale de Solveig Anspach, décédée en 2015, Carine Tardieu, qui avait déjà signé trois films plein de délicatesse (La Tête de Maman, Du vent dans les mollets et Ôtez-moi d’un doute qui m’avait conquis), explore un sujet quasiment inédit et bien dans l’air du temps : la liaison adultère d’un homme dans la force de l’âge avec une femme de vingt-cinq ans son aînée.
On imagine mal qui mieux que Melvil Poupaud et Fanny Ardant auraient pu interpréter de tels rôles. Lui, séduisant en diable, la barbe poivre et sel, voit ses certitudes se fracturer devant la passion qui l’emporte. Elle, dont l’âge n’enlève rien au charme magnétique, a toujours cette voix renversante à laquelle aucun être normalement constitué ne saurait résister.
Ils sont appuyés par des seconds rôles impeccables : Sharif Andoura déjà cité, Florence Loiret-Caille qui démontre que son talent ne se réduit pas au seul rôle de Marie-Jeanne dans Le Bureau des légendes et surtout Cécile de France dans un rôle à contre-emploi qu’elle interprète avec un masochisme bouleversant.
Les Jeunes Amants a peut-être le défaut de verser dans la tragédie, de prendre un peu trop au sérieux une histoire qui aurait pu être racontée avec plus de légèreté. Il a un autre défaut : ses vingt dernières minutes qui semblent tourner en rond autour d’une conclusion qu’il n’arrive pas à trouver et qui finalement s’avère médiocrement convaincante. Pour autant, il n’en reste pas moins un mélodrame poignant, propre à séduire tous les spectateurs, homme ou femme, jeune ou moins jeune.