Les Bénédictines de Habstahl dans le Jura souabe ne sont plus que quatre. Sobo Swobodnik filme leur quotidien.
Amateur de blockbuster assourdissant, de twist renversant, de motion capture hypnotisante, passe ton chemin ! Ce documentaire contemplatif n’est pas pour toi !
On y voit quatre femmes – et un homme – dans un couvent. La règle de Saint Benoît, Ora et labora, s’y applique avec rigueur. Les temps de prière, de travail, de détente, se succèdent selon une séquence inflexible. La caméra filme une sœur qui coud, une autre qui prépare les repas, tandis que la supérieure, sœur Kornelia, qui pianote sur son ordinateur avec une étonnante aisance, est en charge des relations avec le monde extérieur.
Le documentariste, comme c’est la règle désormais, adopte une position strictement observatrice. Il filme la vie des moniales sans nous donner d’autres informations que celles que la caméra capte. On comprend que le monastère a bien changé depuis sa fondation au début du treizième siècle. L’aînée raconte qu’il comptait encore cinquante-neuf sœurs au lendemain de la Seconde guerre mondiale. La plupart sont mortes, d’autres sont parties, d’autres encore ont été renvoyées. On comprend aussi que le monastère tente d’élargir ses revenus en ouvrant ses portes à des visiteurs accueillis pour une visite de quelques heures ou un séjour de quelques jours. On n’en saura pas plus. Restent quatre femmes bien âgées dont on imagine la fin prochaine. Qui prendra leur suite ? La question est posée ; mais nulle réponse ne lui est donnée.