Amos Gitaï est originaire de Haïfa, la grande ville portuaire du nord d’Israël. il y a découvert le club Fattoush, un café-restaurant doublé d’un espace d’exposition, où se côtoient Juifs et arabes, Israéliens et Palestiniens, hommes et femmes, homos et hétéros. Il aurait pu y filmer un documentaire. Il préfère la fiction.
Unité de temps. Unité de lieu. Tout se passe l’espace d’une soirée, quasiment en temps réel. Tout aurait pu d’ailleurs tenir sur une scène de théâtre. Tout aurait pu être filmé en un long plan séquence, techniquement magistral et dont d’ailleurs le premier plan du film – qui commence par une bastonnade sur le parking du club – laisse augurer ce qu’il aurait pu être.
L’affiche du film évoque « 5 femmes. 5 histoires ». J’ai dû aller regarder le casting pour les identifier. Car ces cinq histoires là, d’importance inégale, ne sont pas immédiatement identifiables.
À tout seigneur tout honneur, commençons par Laila, la propriétaire du club. Elle donne son nom au film alors qu’elle n’en est pas au centre. La raison en est peut-être dans l’allitération que son prénom permet.
Khawla travaille au Club. Elle est mariée à Hisham le cuisinier qui aimerait lui faire un enfant, mais entretient une liaison avec Gil, le photographe que Laila expose – et dont elle est, elle aussi l’amante.
Naama est israélienne et la demi-soeur de Gil. De passage dans le bar, elle y rencontre un séduisant palestinien avec lequel elle ira immédiatement faire l’amour sur le siège arrière de sa voiture.
Bahira est une activiste palestinienne qui déborde de haine. Elle est venue au club pour racketter Kamal, le mari de Laila, beaucoup plus âgé qu’elle, dont l’immense fortune finance les hobbies de sa jeune épouse.
Hanna, la soixantaine bien entamée, est une veuve qui cherche encore l’âme sœur. Un rendez-vous en ligne la confronte à un date passablement surprenant.
On pourrait encore évoquer Roberta qui veut faire jouer son carnet d’adresse pour exposer Gil à Los Angeles. Mais on a déjà épuisé le quota féminin annoncé sur l’affiche.
Vous n’y avez rien compris ? Moi non plus ! Et c’est bien là que le bât blesse.
Car, si l’on voue une admiration révérencielle à Amos Gitaï qui, depuis plus de trente ans, surplombe de son oeuvre impressionnante le cinéma israélien, si l’on ne peut qu’applaudir au projet interculturel de son film, on doit hélas, constater que le résultat en est fort brouillon sinon totalement incompréhensible.
Ces chassés-croisés polyglottes (les personnages s’expriment en hébreu, en arabe et en anglais selon leur identité culturelle) me sont restés passablement obscurs. Et quand j’en ai enfin compris le sens – ou plutôt quand j’ai cru les avoir compris – j’y suis resté insensible.
Ahmed et Farah se rencontrent le premier jour de la rentrée à la Sorbonne, sur les bancs de la fac de lettres, dans un cours consacré à la poésie arabe galante. Lui (Sam Outalbali), fils d’immigré algérien, vient du 9-3. Elle (Zbeda Belhajamor) débarque tout droit de Tunisie. Entre eux, c’est le coup de foudre immédiat. Mais chacun l’exprime à sa façon. Lui, engoncé dans les codes virilistes des cités, combat le désir qu’il éprouve. Elle, plus libérée, ne comprend pas ce garçon qui lui résiste.
Pour l’éternité est le dernier film du réalisateur suédois Roy Andersson. Projeté à la Mostra de Venise à l’automne 2019, sa sortie en France a été plusieurs fois repoussée à cause de la pandémie. Il emprunte la même forme radicale que les précédents films de ce réalisateur rare (il a réalisé six longs-métrages seulement en cinquante ans de carrière) : une succession kaléidoscopique de vignettes filmées en longs plans fixes dans des décors froids sinon lugubres où évoluent des personnages d’âge mûr écrasés par la fatigue de vivre.
Le 1er juin 1962, suite à la brutale augmentation des prix de la viande et du beurre, les ouvriers de l’usine ferroviaire de Novotcherkassk, dans le sud de la Russie, se mettent en grève. Ils marchent sur la mairie. Une fusillade éclate tuant vingt-six manifestants, en blessant des dizaines d’autres. Les autorités déclarent immédiatement l’embargo sur cet événement qui ne sera révélé que trente ans plus tard après la chute de l’URSS.
La caméra empathique d’Anne-Claire Dolivet filme pendant une année une troupe de fillettes qui suivent les cours d’un atelier de danse dans le dix-huitième arrondissement parisien. Elle s’attache à quatre d’entre elles, Jeanne, la plus jeune, six ans à peine, Olympe, la plus espiègle, Ida, la plus douée et Marie, la plus hésitante.
Etienne (Kad Mérad) est un acteur en galère. Sa vie privée est un champ de ruines : sa femme, actrice elle aussi, l’a quitté et sa fille étudiante s’est éloignée de lui. Sa vie professionnelle n’est pas en meilleur état : il n’est plus remonté sur les planches depuis des années.
Az (Yasin Houicha) est né et a grandi à Sète. Il est depuis longtemps en couple avec Jessica (Tiphaine Daviot) qui rompt avec lui le jour où il lui demande sa main et le laisse éploré. Mais Az peut compter sur ses amis pour le réconforter et sur Lila (Oulaya Amamra), une jeune chorégraphe qui est allée se brûler les ailes à Paris, pour lui apprendre à danser et reconquérir son aimée.
Yūsuke Kafuku, un acteur de théâtre renommé, est invité à Hiroshima en résidence pour y monter une adaptation d’Oncle Vania avec une troupe cosmopolite et polyglotte. Il est veuf depuis deux ans. Sa femme, scénariste pour la télévision, est morte brutalement après que Yūsuke a découvert son infidélité, le frustrant d’une explication qu’il n’a jamais pu avoir avec elle. Pour le rôle d’Oncle Vania, Yūsuke recrute Kôji Takatsuki, un jeune acteur qu’il suspecte d’avoir eu une liaison avec sa femme. La production lui impose un chauffeur, une jeune femme mutique, Misaki Watari, dont Yūsuke accepte mal la présence mais avec laquelle va bientôt se nouer un lien puissant.
Hélène (Laetitia Dosch), professeure de lettres à la Sorbonne, mère de famille divorcée, raconte la passion exclusive et dévorante qu’elle a connue un hiver durant pour Alexandre (Sergei Polunin), un jeune diplomate russe en poste à Paris. Pendant plusieurs mois, elle a vécu dans la petite maison qu’elle occupe en banlieue ouest avec son fils unique, l’attente fébrile de ses visites, la fièvre de leurs peaux réunies, l’orgasme de leurs étreintes, la douleur de le voir se rhabiller et la quitter si vite pour rejoindre sa femme. Entre ses rencontres épisodiques, Hélène continue à vivre : elle s’occupe de son fils, donne ses cours, va au cinéma avec une amie, fait ses courses au supermarché. Mais sa vie toute entière est suspendue aux appels de cet amant fuyant et à l’annonce tant attendue de leurs prochains rendez-vous amoureux.
Tom Medina est un jeune homme à l’énergie débordante. Il débarque en Camargue chez Ulysse pour y apprendre le métier de gardian. Au contact de la nature, malgré les visions qui le hantent, Tom cherche la paix qu’il n’avait jamais connue.