Qu’on l’ait aimé ou pas, on se souvient tous de C’est arrivé près de chez nous, cet Ovni cinématographique transgressif en noir et blanc, débarqué de Belgique en 1992 avec son humour trash en bandoulière. Son héros, Benoît Poelvoorde, a eu depuis la carrière que l’on sait. Ses deux co-réalisateurs en revanche ont disparu de la circulation. L’un d’eux Rémy Belvaux (le frère cadet de Lucas Belvaux) s’est suicidé à trente-neuf ans en se jetant sous un train après une brillante carrière dans la publicité. L’autre, André Bonzel, n’avait pas donné signe de vie avant ce documentaire autobiographique qu’il signe la soixantaine déjà entamée.
Et j’aime à la fureur (dont le titre si poétique est emprunté à Baudelaire) est monté à partir des bobines de films que André Bonzel a collectionnées toute sa vie durant et de celles qu’il a lui-même filmées. Dans un joyeux désordre on y découvre des pans de la vie de ces ancêtres, notamment d’une branche très nantie de sa famille, enrichie par les brevets industriels d’un aïeul imaginatif. On y découvre aussi des images du jeune André qui, dans les années 60 et 70, passait ses vacances sur la Côte d’Opale. Sevré d’amour paternel, le jeune homme s’est trouvé un père de substitution chez un oncle médecin, passionné de cinéma qui lui fit découvrir Chaplin et Keaton. Très tôt, il s’est mis à filmer en Super 8 ses copines. Leurs images ressurgissent, près de cinquante ans plus tard, nimbées d’une aura érotique que les commentaires du réalisateur expliquent avec gouaille.
Et j’aime à la fureur ne dessine pas le portrait d’un jeune homme des Trente Glorieuses. Il n’a aucune portée sociologique et ne nous dit rien, ou pas grand chose, sur son époque contrairement au Retour à Reims sorti il y a quelques semaines. Ce documentaire au nombrilisme revendiqué n’en est pas pour autant dénué d’intérêt.
J’ai trouvé très juste et extrêmement touchant le regard qu’André Bonzel porte sur sa vie. Une vie ratée après un premier film tourné à trente ans à peine et vite porté aux nues. Un premier succès qui ne débouchera sur aucun autre, sinon des projets avortés faute de financement ou des refus de réaliser les films qu’on lui proposait. Ces échecs successifs en auraient rendu amer plus d’un. André Bonzel ne l’est pas. Il considère avoir réussi sa vie grâce à la femme qu’il rencontra en 1987 à Prague qui devint son épouse et la mère de ses trois enfants.
Et j’aime à la fureur a profondément résonné en moi. J’ai parfois – qui ne l’a pas ? – l’impression d’avoir raté ma vie, d’être passé à côté de ce que je rêvais qu’elle devienne, quand j’avais vingt ans et que l’ambition m’étouffait. Mais comme André Bonzel, j’ai eu la chance providentielle de rencontrer une personne qui l’a ensoleillée et lui a donné le sens, la beauté et la richesse que, sans elle, je n’aurais jamais eu la chance de connaître. Merci la vie….
En 1943, les Alliés, après avoir envahi l’Afrique du Nord, s’apprêtent à mettre pied en Europe et à débarquer en Sicile. Mais l’opération amphibie s’avère délicate et la résistance des forces italiennes et allemandes féroce. Pour la faciliter, le MI5 va essayer de convaincre le renseignement allemand que le débarquement aura lieu en Grèce et non en Italie. L’opération Mincemeat fut menée à bien par une unité du MI5 dirigée par le commandant Montaigu (Colin Firth) et le lieutenant Cholmondeley (Matthew Macfayden).
Après une soirée bien arrosée lors de laquelle le premier (Jonathan Cohen), élu macroniste cynique, était censé arracher l’accord du second (Vincent Macaigne), écologiste bon teint, pour la construction d’un parc de loisirs à l’emplacement d’une forêt centenaire, deux maires de province se retrouvent suite à l’action d’un commando féministe collés l’un à l’autre. Comment se sortiront-ils de cette situation embarrassante ?
Le documentariste Jean-Gabriel Périot (
My Favorite war est un film d’animation autobiographique qui raconte l’enfance et l’adolescence de sa réalisatrice, Ilze Burkovska-Jacobsen, qui est née et a grandi en Lettonie derrière le rideau de fer.
Plusieurs personnages se croisent au bord du lac Nam Ngum, une réserve d’eau artificielle créée par la construction d’un barrage dans les années soixante, près de Vientiane, la capitale du Laos. France (la sublime Nini Phonesavanh Vilivong), métisse franco-laotienne, est revenue épauler sa mère qui dirige une petite entreprise touristique. Sa survie est menacée par les ambitieux projets d’un homme d’affaires chinois, Tony Wong. Wong tombe amoureux de France ; mais la mystérieuse jeune femme lui préfère Xana, un beau pêcheur solitaire. Hugo (Marc Barbé) est un touriste français venu au Laos chercher son épouse, Nadine (Nathalie Richard), qui l’a quitté depuis un an pour s’installer au Laos.
Trois kaïra de banlieue – un idiot bodybuildé, une fashion victim et un nain pieux – s’inscrivent à un championnat de boxe thaï pour gagner trois billets pour Pattaya, la capitale thaïlandaise de tous les vices. Leur supercherie les entraîne dans une successions de mésaventures.
Adja va sur ses dix-huit ans. Elle suit, sans passion des études de puéricultrice et effectue un stage dans un EHPAD. Son frère aîné est une vedette de football dont une blessure va bientôt hypothéquer l’avenir. Sa meilleure amie ne vit que par les réseaux sociaux où elle a une petite notoriété.
Aaron a sacrifié sa vie à Uri, son fils autiste. il lui a sacrifié sa carrière de dessinateur. Il lui a sacrifié son couple qui a éclaté. Il a organisé son quotidien autour de routines mille fois répétées et rassurantes. Mais Uri a vingt ans à présent et sa mère exige qu’il soit placé dans une institution spécialisée. Uri, que toute nouveauté effraie, n’y est pas prêt et Aaron, après avoir vainement tenté de le convaincre, n’a d’autre solution que de prendre la tangente avec lui.
Déjà condamné à trois reprises pour de menus larcins, Eddie Taylor (Henry Fonda) sort de prison désormais bien décidé à rester dans le droit chemin. Son épouse aimante (Sylvia Sidney) va l’y aider. Mais la société refuse à Eddie une seconde chance : les propriétaires de l’hôtel où le couple passe sa lune de miel le mettent à la porte après avoir reconnu Eddie, le patron de l’entreprise où Eddie a réussi à trouver un poste de livreur le licencie sans motif. Plus grave : lorsqu’un braquage tourne mal, tous les soupçons se portent sur Eddie qui risque la chaise électrique s’il est reconnu coupable.